— Publié le 10 septembre 2018

Pour l’IBU, le biathlon garde les mêmes traces

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Pas de surprise dans le monde du biathlon. Appelée pour la deuxième fois de sa courte histoire – seulement 25 ans – à se choisir un nouveau président, l’IBU a fait confiance aux valeurs sûres. Réuni en fin de semaine passée à Porec, en Croatie, le congrès de l’organisation internationale a élu le plus installé des deux candidats. Il a opté pour le conservatisme.

Au terme du scrutin, organisé vendredi 7 septembre, le Suédois Olle Dahlin, vice-président de l’IBU depuis 4 ans, en charge du développement, a hérité des clefs du bureau présidentiel. Il a obtenu 39 voix, contre seulement 12 à sa rivale, l’ancienne ministre lettone de la Justice, Baiba Broka. Un succès large, une forme de plébiscite.

En choisissant Olle Dahlin, par ailleurs président de la Fédération suédoise de biathlon, l’IBU a joué la prudence. Elle a fait confiance à l’establishment. Mais le plus difficile l’attend : se remettre au plus vite du scandale Anders Besseberg, son président historique, poussé à la démission après des soupçons de corruption liés au dopage en Russie.

Sans grande surprise, le Suédois promet des jours meilleurs. « La base de mon travail consistera à mettre en place des structures solides, un organigramme précis, et bien sûr à renforcer nos moyens pour lutter de manière encore plus efficace contre le dopage », a-t-il résumé peu après son élection. Olle Dahlin assure vouloir ouvrir une nouvelle page.

Pas simple. Le dirigeant suédois est déjà au cœur d’une polémique. Il est soupçonné d’avoir acheté les voix de certaines petites fédérations, comme le révèle la NRK. La chaîne norvégienne aurait reçu des mails anonymes suggérant une tentative de corruption. Pas le meilleur début pour un président qui jure par ailleurs ses grands dieux avoir pris ses distances avec Anders Besseberg, dont il a longtemps été l’un des proches.

Elu pour un mandat de 4 ans, Olle Dahlin n’aura pas le temps de savourer le confort de son bureau du siège de l’IBU, situé à Salzbourg. Les dossiers l’attendent. Le temps presse.

En tête de la pile, le cas de la Russie. Le congrès de l’IBU a voté pour le maintien de la suspension de la Russie. Ses athlètes peuvent participer aux compétitions internationales, mais ses dirigeants restent à la porte de l’organisation. La Fédération russe de biathlon reste cantonnée dans un rôle de membre provisoire.

Olle Dahlin devra également s’attaquer à la question des quotas olympiques. Le CIO en a retranché une vingtaine pour les Jeux de Pékin 2020. Une coupe sévère. Un groupe de travail a été constitué au sein de l’IBU pour plancher sur une nouvelle formule de qualification aux épreuves olympiques.

Enfin, il faudra au nouveau président renouer le dialogue avec le CIO et le convaincre de lever la suspension de sa subvention, décidée en juillet dernier après les révélations du scandale Anders Besseberg. A priori, pas le dossier le plus complexe. A Porec, le congrès a adopté le principe d’un nouveau code d’éthique. Elle a également pris la décision de revoir de fond en comble ses statuts et ses règlements d’ici le prochain congrès, prévu en 2020.

Par ailleurs, l’IBU a procédé à l’élection de son nouveau comité exécutif: il est dominé par le Tchèque Jiri Hamza, élu pour 4 ans au poste de vice-président, et l’Autrichien Klaus Leistner, maintenu dans son rôle de responsable des finances. Les autres membres sont : Max Cobb (Etats-Unis), Tore Boygard (Norvège), Dagmara Gerasimuk (Pologne), Franz Steinle (Allemagne), Ivor Lehotan (Slovaquie), James Carrabre (Canada).