Candidatures

A Calgary, le oui aux JO 2026 mène d’une courte tête

— Publié le 21 août 2018

Le compte-à-rebours égrène ses jours à Calgary. Mardi 13 novembre 2018, la population de la ville de l’Alberta, dans l’ouest canadien, sera appelée à se rendre aux urnes pour décider du sort de la candidature aux Jeux d’hiver 2026. Une simple question sera posée aux habitants : « Etes-vous pour, ou êtes-vous contre, Calgary comme ville-hôte des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver en 2026 ? »

A moins de trois mois du référendum, l’opinion reste très partagée. Le dernier sondage en date, réalisé pour la ville de Calgary par l’institut NRG Research Group, confirme la tendance. Le oui se détache d’une courte tête, mais le non résiste. L’envie des Jeux se manifeste, mais la crainte des coûts s’exprime. Classique.

Chiffre le plus significatif, au moins aux yeux des porteurs du projet : plus de la moitié des habitants de Calgary se prononce en faveur des Jeux. Ils sont 53% à se déclarer favorables à la candidature. Le sondage a été réalisé par téléphone, auprès de 500 personnes habitant Calgary, entre le 23 et le 29 juillet 2018.

Dans l’autre camp, ils sont 33% à exprimer leur opposition au projet. A moins de trois mois du référendum, 13% des sondés se sont déclarés sans opinion.

En juin dernier, une enquête d’opinion réalisée pour la chaîne CBC avait accouché d’un résultat assez proche, avec 50% de réponses favorables à la candidature. Au mois de mars, ils étaient 57% à exprimer leur soutien au projet olympique.

Conclusion : le oui reste majoritaire, mais sans parvenir à creuser l’écart. Les sondages laissent présager un scrutin serré. Une nouvelle qui n’est pas forcément réjouissante, les référendums annoncés indécis se révélant la plupart du temps négatifs lorsqu’il est question d’une candidature olympique. Les opposants se mobilisent, les partisans le font moins. Au moment du décompte, le non l’emporte.

Chiffre inquiétant : 23% des personnes interrogées, près du quart de la population, se déclarent « fortement opposées » à la candidature. Le projet leur donne déjà des aigreurs d’estomac. Ils se déplaceront dans les bureaux de vote, mardi 13 novembre, pour lui barrer la route.

Sans grande surprise, les partisans du non (33%) mettent en avant les coûts des Jeux et le risque d’une hausse des impôts. Refrain connu.

Dans le camp des anti-Jeux, on attend la suite du feuilleton avec une certaine confiance. Erin Wait, la porte-parole du groupe « No Calgary Olympics », estime que le nombre d’opposants aux Jeux pourrait être encore plus élevé avec une information plus précise sur les contours du projet.

Les opposants réclament un rapport détaillé des coûts des Jeux, de leur financement et des risques de dépassement. Les porteurs du projet l’ont promis pour les prochaines semaines, au plus tard au mois d’octobre. A l’évidence, son accouchement se révèle difficile.

L’an passé, une première étude exploratoire avait chiffré le coût de l’opération à 4,6 milliards de dollars canadiens, soit environ 3,06 milliards d’euros. Raisonnable. Mais depuis Lausanne, le CIO avait jugé cette première estimation trop élevée, et proposé son aide pour tailler dans le gras et faire descendre la facture.

Dans le camp du oui, on se félicite de voir une majorité, même infime, se ranger derrière la candidature aux Jeux d’hiver. Le sondage révèle que 39 % des habitants de Calgary pensent que le projet pourrait avoir des retombées économiques positives.

Commentaire de Stephen Carter, l’un des membres de l’organisation « Yes Calgary 2026 » : « Les chiffres sont encourageants, mais ils montrent aussi que le travail n’est pas terminé. Nous devons mieux informer la population. Il nous faut comprendre, et expliquer, comment le gouvernement financera les Jeux olympiques. » Comprendre, expliquer et convaincre. En moins de trois mois. Pas simple.