Candidatures

Calgary 2026, les deux camps passent à l’offensive

— Publié le 18 juillet 2018

Dans la salle, quelques centaines de personnes, rassemblées au Parc olympique Winsport. Dans l’assistance, parmi les curieux, les supporteurs et les sceptiques, plusieurs athlètes olympiques venus apporter leur voix au débat.

Emma May, l’un des porte-paroles du groupe de soutien, a insisté sur l’impact que les Jeux d’hiver pourraient avoir sur l’emploi et sur le rafraîchissement des infrastructures sportives, pour l’essentiel conservées en l’état depuis les JO de Calgary 1988. « Ces Jeux constituent une occasion historique et une unique opportunité, nous ne pouvons pas la laisser passer », soutient-elle.

Cette première réunion sera suivie par une série d’autres débats publics. A quatre mois du référendum, le temps presse pour les porteurs du projet. L’opinion se révèle encore très indécise. Selon un récent sondage, le non aux Jeux gagnerait du terrain. Les partisans du oui seraient désormais seulement 50%, un résultat en baisse de 7 points par rapport à une enquête similaire réalisée au mois de mars dernier.

Plus grave : la résistance s’organise elle aussi. Et elle se donne les grands moyens. Les médias canadiens assurent que le groupe d’opposants aux Jeux a sollicité l’aide et l’expertise du co-fondateur du groupe No Boston Olympics, Chris Dempsey. Passé à la postérité pour avoir contribué à étouffer dans l’œuf la candidature de la capitale du Massachusetts pour les Jeux de 2024, il vient d’entrer dans la danse. Il aurait délivré quelques conseils à deux des membres du groupe canadien d’opposants aux Jeux, Daniel Gauld and Erin Waite.

« Ce que nous avons vu à Boston, c’est que plus nos citoyens en apprenaient sur la candidature olympique, moins ils l’aimaient, explique Chris Dempsey, cité par Gamesbids. Le CIO exige que les villes hôtes signent une garantie des contribuables pour couvrir les dépassements de coûts. Les Bostoniens n’étaient pas intéressés par cet accord, les contribuables de Calgary devraient réfléchir à deux fois avant de signer un tel engagement. »

Pour les porteurs du projet, la présence dans le décor de Chris Dempsey sonne comme une alerte rouge. L’Américain n’a pas seulement poussé Boston 2024 dans le ravin, il a également sévi à Hambourg, Budapest et Innsbruck, trois villes européennes où les espoirs olympiques n’ont pas résisté à l’opposition de la population (Hambourg et Innsbruck) ou d’un parti politique (Budapest).

Autre mauvaise nouvelle : les autorités municipales viennent d’annoncer que la campagne de candidature de Calgary 2026 coûterait plus cher que prévu. La hausse du budget est estimée à 5,1 millions de dollars canadiens (3,3 M€). Sur le papier, rien de dramatique. Mais l’information pourrait fournir un nouvel argument aux opposants aux Jeux.