— Publié le 2 juillet 2018

Froome, écarté un jour, blanchi le lendemain

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Le Tour de France ne débute pas avant samedi 7 juillet, mais Christopher Froome peut déjà lever un bras vers le ciel en signe de victoire. Le coureur britannique a obtenu le feu vert de l’UCI pour se présenter sur la ligne de départ de la première étape, à Noirmoutier-en-l’Ile. Il est blanchi.

Dans un communiqué publié lundi 2 juillet, l’organisation internationale du cyclisme met fin à un feuilleton long de 9 mois. Elle renvoie dans les oubliettes de l’histoire les soupçons de dopage nés le 20 septembre dernier, après l’annonce de la présence de salbutamol à un taux anormalement élevé dans un échantillon prélevé lors de la dernière édition de la Vuelta.

« L’Union Cycliste Internationale (UCI) confirme que la procédure antidopage engagée contre M. Christopher Froome a désormais été clôturée », indique le communiqué. Dans la foulée, l’Agence mondiale antidopage a précisé de son côté qu’elle se rangeait à la décision de l’UCI. Le dossier Froome est bouclé. Fin de l’histoire.

Christophe Froome sera bien au départ. Et, avec lui, toute l’équipe Sky. Mais la chronologie des faits et leur conclusion laissent sceptique. L’affaire était en suspens depuis 9 mois. Elle a été réglée en suivant un curieux timing.

Dimanche 1er juillet, la société organisatrice du Tour de France, A.S.O, a annoncé que le coureur britannique était indésirable sur la Grande Boucle. Moins de 24 heures plus tard, l’UCI lui a accordé le bénéfice du doute et validé sa participation.

Face aux questions posées par un tel enchaînement des événements, l’organisation internationale présidée par le Français David Lappartient a expliqué les dessous de sa procédure. Elle a débuté par une phase dite « probatoire », au cours de laquelle l’UCI et Christopher Froome ont « convenu que le Tribunal antidopage de l’UCI déciderait si certaines informations pouvaient être transmises » au coureur pour la préparation de sa défense.

Il s’en est suivi une avalanche de rapports d’experts et scientifiques, soumis par le Britannique pour constituer son dossier. Le 4 juin, Christopher Froome a « déposé son explication« , pour reprendre les termes de l’UCI, quant à un taux anormalement élevé de salbutamol dans l’échantillon prélevé au Tour d’Espagne.

L’UCI a ensuite procédé à un examen approfondi des explications et preuves produites par le coureur. Jeudi 28 juin 2018, l’AMA a informé l’UCI qu’elle acceptait que les résultats de l’échantillon ne constituent pas une infraction aux règles antidopage. L’UCI s’est rangée à son avis. Elle a décidé de clore la procédure. Dans son communiqué, l’organisation internationale assure avoir voulu « que les droits de la défense de Christopher Froome soient respectés. » Puis elle a « préparé et rendu sa décision motivée le plus rapidement possible au vu des circonstances. »

Convaincant ? La question n’est plus d’actualité. Christopher Froome peut s’attaquer à partir de samedi à la conquête d’un cinquième Tour de France. Mais en plus de ses habituels rivaux, il devra affronter l’hostilité présumée du public.

« Nous travaillons avec une équipe de sécurité qui passe du temps avec nous et nous conseille sur la manière d’assurer notre sécurité en course », a déjà expliqué son entraîneur au sein de l’équipe Sky, Tim Kerrison. Drôle d’ambiance.