— Publié le 6 juin 2018

Le centre aquatique de Paris 2024 entre deux eaux

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Le dossier semblait réglé. A l’évidence, il ne l’est pas. Selon Le Parisien, la question du centre aquatique des Jeux de Paris 2024 continue de faire des vagues entre les différents acteurs du projet olympique. Un feuilleton dont le dernier épisode réserve quelques surprises.

Fin avril, Tony Estanguet croyait bien avoir éteint la polémique en assurant, une main sur le cœur, que le comité d’organisation tiendrait ses engagements en laissant à la Seine-Saint-Denis un « héritage fort et durable ». En clair, un centre aquatique permanent, appelé à devenir le pôle d’entraînement de l’élite de la natation française, comme écrit noir sur blanc dans le dossier de candidature.

Aux oubliettes, donc, le scénario d’un équipement temporaire, brandi quelques semaines plus tôt dans un rapport de l’Inspection générale des finances. Au diable, le risque de dépassement des coûts soulevé par les experts.

En réalité, l’idée continue à faire son chemin. Selon Le Parisien, elle reste même d’une brûlante actualité. Au terme de nombreux rendez-vous entre Jean Castex, le délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, et les élus de la Seine-Saint-Denis, plusieurs options vont être proposées avant la visite prochaine de la commission de coordination du CIO.

La première concerne le futur centre aquatique. Parmi les idées évoquées, celle d’un centre aquatique semi-démontable tient la corde. Elle prévoit que le bassin de 50 m utilisé pour les épreuves de natation course serait retiré après les Jeux, tout comme les tribunes. L’équipement prendrait ainsi un caractère « temporaire ». A ce titre, son financement ne serait plus assuré par la Solideo, donc par les pouvoirs publics, mais par le COJO.

En découvrant la nouvelle, la Fédération française de natation (FFN) n’a pas caché sa surprise. « Nous sommes plus désarçonnés qu’inquiets parce que tout ça parait un peu gros », a confié à l’Equipe Patrick Perez, le président de la commission marketing et communication. Avant de préciser qu’il ne faudrait pas « demander à la Fédération d’être associée aux JO dans ces conditions. »

Les autres modifications proposées se révèlent moins radicales. Mais elles préfigurent une carte des sites qui pourrait bien s’éloigner peu à peu du projet initial. Le water-polo, prévu dans le dossier de candidature à La Courneuve, serait rapatrié au centre aquatique de Saint-Denis, avec la natation et le plongeon.

Le village des médias, annoncé au Bourget et un moment menacé, serait conservé, mais avec une capacité réduite à 1.300 logements, contre 1500 dans le plan initial. Le village des athlètes à Saint-Denis pourrait lui aussi être retouché, en raison surtout de la difficulté à récupérer certaines parcelles de terrain.

Le volley-ball restera au Bourget, à la différence du badminton, délocalisé en plein Paris, sur un site temporaire. Il pourrait s’agir du futur hall à installer dans la capitale pour héberger certaines manifestations culturelles pendant les travaux de rénovation du Grand Palais.

A ce stade, ce nouveau plan B reste au conditionnel. Il présente le mérite de réduire les coûts, mais doit encore être discuté. Le débat s’annonce tendu. Mais le temps presse. Tony Estanguet l’a souvent répété: il veut pouvoir présenter une copie la plus aboutie possible lors de la première visite de la commission de coordination du CIO, du 18 au 19 juin 2018.