— Publié le 3 mai 2018

Pour recevoir leurs médailles, les athlètes seront maîtres de cérémonie

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Après le désordre, l’heure est aux règles et aux textes pour le CIO. Réunie pour deux jours à Lausanne, depuis mercredi 2 mai, la commission exécutive a entrepris de se pencher sur l’épineuse question de la redistribution des médailles après une ou plusieurs affaires de dopage.

Pas simple. Mais, sans faire preuve d’une audace folle, Thomas Bach et sa garde rapprochée ont eu le mérite d’apporter un semblant de clarté à une situation jusque-là obscure et désordonnée.

Un chiffre en dit long sur l’urgence à traiter le dossier: plus de 100 cas positifs ont été découverts au termes des ré-analyses a posteriori des échantillons des Jeux de Pékin 2008 et Londres 2012. Les tricheurs sont venus se rajouter à la longue liste des dopés du mouvement olympique. Leurs noms ont été rayés des palmarès. Ils ont dû rendre leurs médailles.

Au total, pas moins de 75 médailles olympiques ont ainsi été redistribuées, souvent à l’athlète classé immédiatement derrière le fautif, mais parfois à un finaliste soudainement propulsé en pleine actualité, plusieurs années après la compétition.

Mercredi 2 mai, la commission exécutive du CIO a suivi et validé les recommandations de sa commission des athlètes, présidée depuis le mois de février dernier par l’ex nageuse du Zimbabwe Kirsty Coventry.

Les nouvelles dispositions tiennent en quatre points:

  • Il sera obligatoire de ré-analyser les échantillons d’un athlète déclaré médaillé olympique a posteriori, avant de préparer le colis renfermant sa breloque et l’envoyer à son comité national olympique.
  • La médaille devra être retournée par son ex propriétaire après l’annonce de sa disqualification.
  • La redistribution devra se faire dans les 12 mois qui suivront la fin de la dernière procédure légale – appel devant le TAS ou devant une autre juridiction – qui aurait pu être entamée par l’athlète sanctionné.
  • Enfin, nouveauté la plus significative, il reviendra au nouveau médaillé de choisir la date, le lieu et les circonstances de sa cérémonie de remise de médaille. Pas question, donc, pour un comité national olympique d’expédier l’affaire en l’appelant à la tribune à la fin d’une réunion de bureau.

Pour Kit McDonnel, le directeur des sports au CIO, ce nouveau règlement ne se contente pas de combler un vide. « Il a été pensé et adopté pour servir les athlètes, explique-t-il. Pour la première fois, nous avons une procédure qui permettra d’assurer qu’ils auront leur moment de gloire« .

Tout leur sera autorisé, au presque, dans le choix de la cérémonie. Elle pourra se faire dans le cadre des Jeux olympiques ou des Jeux de la Jeunesse. Elle pourra être organisée par la fédération internationale ou le comité national olympique. Elle pourra se dérouler au Musée olympique de Lausanne ou dans un lieu strictement privé.