— Publié le 23 avril 2018

Les Jeux mondiaux urbains, nouvel aimant à jeunesse

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Le mouvement olympique semble avoir peur du vide. Un nouvel événement multisport verra bientôt le jour, à caser dans un calendrier pourtant déjà abondamment fourni. Il vise un public jeune. Il installera son décor dans la rue.

L’Association des fédérations internationales sportives (GAISF) l’a annoncé la semaine passée à Bangkok, à l’occasion de SportAccord 2018: les Jeux mondiaux urbains (World Urban Games), premiers du genre, sortiront de terre en 2019. Quand? La date importe peu, semble-t-il. Seul compte le produit, pensé et construit pour séduire une jeunesse moins fascinée que ses aînés par les anneaux olympiques.

Le concept, donc. Résolument urbain, à tous les sens du terme. L’événement prendra possession du cœur de la ville, pendant 5 jours, en un lieu unique. « Un cluster urbain comparable à ce que vont proposer en octobre prochain les Jeux de la Jeunesse à Buenos Aires », détaille Patrick Baumann, le président de GAISF.

La rue, seulement la rue. Pour la ville-hôte, nul besoin de casser sa tirelire. Les Jeux mondiaux urbains se veulent très « Nouvelle norme », le plan de réduction des coûts présenté par le CIO lors des Jeux d’hiver de PyeongChang. Ils feront dans le démontable. Ils chasseront le gigantisme, avec seulement 700 athlètes et 300 autres membres des délégations. Un petit millier de participants. Raisonnable.

Même souci de la mesure dans le programme prévisionnel. La première édition pourrait compter jusqu’à 14 disciplines, olympiques ou non, issues d’au moins 4 sports. A ce jour, le projet a déjà accepté le basket 3×3, le BMX freestyle, le breakdance, le flying disc, le parkour, le roller freestyle, le skateboard et l’escalade Boulder. Hétéroclite mais très tendance.

L’habillage respecte la même ligne. Le contenu s’annonce sportif, mais sans s’interdire une ouverture vers la culture urbaine. Musique et arts seront convoqués, histoire de donner à l’événement un air assumé de festival. On y causera street-art. Dans certaines disciplines, les athlètes se feront appeler riders. Il sera demandé aux officiels de tomber la veste.

Reste une étape, pas la moindre: susciter les candidatures. A Bangkok, le projet a été présenté aux villes présentes via deux sessions. Une affiche a été dévoilée (photo ci-dessus).

Aux manettes, Essar Gabriel, l’ancien directeur général des Mondiaux d’athlétisme à Paris-Saint-Denis en 2003, rompu aux règles de la jeunesse et de l’urbanité par son passage au CIO, où il supervisait les JOJ. Patrick Baumann explique: « Nous avons déjà une demi-douzaine de villes intéressées. Nous en sommes au tout début du processus. »

L’appel d’offres a été lancé par une première phase de consultation. Elle devrait se terminer en septembre ou octobre 2018. Il restera ensuite à désigner la ville-hôte. A l’évidence, ses conditions seront écoutées avec la plus grande attention. Patrick Baumann précise: « Nous avons prévu une première édition en 2019, mais peut-être attendrons-nous 2020. » La jeunesse peut patienter. Elle a toute la vie devant elle.