— Publié le 18 avril 2018

« Notre campagne olympique a déjà débuté »

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Le squash rêve encore des Jeux olympiques. Il en rêve même plus fort que jamais. Recalée plusieurs fois, la discipline n’a pas attendu le signal de départ pour démarrer sa campagne de candidature aux Jeux de Paris 2024, où elle espère être choisie comme sport additionnel. Jacques Fontaine, le président français de la fédération internationale (World Squash), croit dur comme fer en ses chances. Il l’a expliqué à FrancsJeux à l’occasion de SportAccord, organisée cette semaine à Bangkok.

FrancsJeux: Comment va se dérouler votre campagne de candidature aux Jeux de Paris 2024?

Jacques Fontaine: Nous savons aujourd’hui que la campagne prendra fin en décembre 2020, avec la décision du CIO concernant les sports additionnels aux Jeux de Paris 2024. Le reste n’est pas encore déterminé. Mais nous avons débuté nos discussions avec l’équipe de Paris 2024. Je connais bien ses dirigeants, j’entretiens avec eux des relations très régulières. Je suis en terrain connu. En plus, je fais partie du conseil d’administration du comité olympique français (CNOSF).

Quelles en seront les prochaines étapes?

Le processus n’est pas défini, mais nous avançons. Paris 2024 met les athlètes en avant, nous aussi. Quand un champion du monde de squash comme Grégory Gaultier discute avec un ancien champion du monde de tennis de table comme Jean-Philippe Gatien, le directeur des sports du COJO, le courant passe. L’une des prochaines étapes se jouera pour nous aux Jeux de la Jeunesse d’été 2018 à Buenos Aires, où le squash est sport de démonstration. Nous venons d’apprendre que le court vitré utilisé pour les rencontres sera fourni gratuitement aux Argentins par la Fédération française de squash.

Quelle est votre stratégie de campagne?

Notre ambition ne se limite pas aux Jeux de Paris 2024. Nous voulons être en accord avec la décision du CIO d’attribuer en un double vote les deux prochaines éditions des Jeux à Paris et à Los Angeles. Nous visons 2024 et 2028. Nous avons recruté une agence de communication, Weber Shandwick. Elle avait accompagné la campagne de Los Angeles pour les Jeux. Ce n’est pas un hasard. Nous pouvons dire aujourd’hui que le squash a gagné sa légitimité dans le paysage sportif français. Nous avons eu deux champions du monde chez les messieurs, Thierry Lincou et Grégory Gaultier. Chez les femmes, Camille Serme figure dans le top 5 mondial. La France a été championne d’Europe par équipes en 2015 et 2017. Elle a également organisé 4 fois les championnats du monde par équipes, plus souvent que n’importe quel autre pays depuis la création de World Squash.

Quels sont vos arguments de campagne?

Le squash est accessible à tous. Installer un court s’avère aujourd’hui très abordable. Le sport respecte l’environnement. Et il est devenu télégénique. Si nous n’étions pas retenus comme sport additionnel, nous serions extrêmement déçus.

 

 

Vous mentionnez l’aspect télégénique du squash. Cela a pourtant été longtemps présenté comme une faiblesse de votre discipline…

A juste titre. Dans les années 90, le squash passait mal à la télévision. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Un travail colossal a été réalisé par l’Association des joueurs professionnels (PSA). L’aspect télégénique n’est plus une question, elle a été définitivement réglée. A titre personnel, je préfère désormais suivre les matches à la télévision que dans les tribunes.

Pourrez-vous assurer les organisateurs des Jeux de la présence des meilleurs joueurs du monde?

Oui. Nous avons conclu un accord avec l’organisation professionnelle (PSA). Les meilleurs seront là, c’est une certitude. Nous ne formons plus deux familles distinctes, mais une seule.

Le squash répond-il aujourd’hui au critère d’universalité exigé par le CIO?

Notre discipline est pratiquée dans 185 pays. World Squash recense actuellement 148 fédérations nationales membres. Des championnats continentaux sont organisés sur les 5 continents. Nous sommes présents aux Jeux Asiatiques et aux Jeux du Commonwealth. En Afrique, l’histoire du squash remonte aux années 1920. Nous avons eu récemment des champions du monde juniors venus de Malaisie et du Pérou. Tous ces éléments parlent d’eux-mêmes.

Aux Jeux de Paris 2024, où pourrait idéalement se dérouler l’épreuve de squash?

Les options sont nombreuses. Tout est possible, autant dans Paris intra-muros que dans le département de la Seine-Saint-Denis. Nous avons recensé au moins 10 ou 15 sites qui pourraient convenir, mais ils sont en réalité beaucoup plus nombreux. Installer un court de squash vitré demande peu de place, il faut seulement un terrain plat. Le site pourrait être iconique, ou pas du tout. Il pourrait être imaginé dans le sud-est de la capitale, pour faire contrepoids aux nombreux équipements situés plus au nord. Tout est envisageable.