— Publié le 15 décembre 2017

Pour Vladimir Poutine, les tricheurs sont américains

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Renvoyés au fond de la classe par le CIO et l’ensemble du mouvement sportif, les athlètes russes peuvent compter sur un allié de poids. Le plus écouté du pays: Vladimir Poutine. Le président russe s’invite dans le débat sur le dopage avec des airs de maître des lieux. Et il le fait rarement avec nuance.

Jeudi 14 décembre, il a directement accusé les agences américaines, le FBI en tête, d’avoir manipulé les preuves de dopage aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014. « Le fait que Rotdchenkov soit aux États-Unis n’est pas positif pour nous, c’est négatif, a suggéré Vladimir Poutine. Ça signifie qu’il est sous le contrôle des services secrets américains. Que font-ils de lui là-bas? Est-ce qu’ils lui administrent des drogues afin qu’ils obtiennent ce qu’ils veulent de lui? »

Le message est clair: l’ennemi est américain. Une vieille histoire. La Russie et ses sportifs ne seraient que les victimes d’un complot orchestré depuis Washington.

L’argument peut faire sourire, mais Vladimir Poutine insiste. Selon lui, installer Grigori Rodtchenkov, le lanceur d’alerte à l’origine de l’affaire, au poste de directeur du laboratoire antidopage de Moscou a été une erreur fatale. « Une erreur de ceux qui étaient responsables de ce dossier, et je sais de qui il s’agit », a avancé le président russe.

Selon Vladimir Poutine, la décision du CIO de croire Grigori Rodtchenkov est « insensée ». Le chef de l’Etat l’a décrit au cours de sa conférence de presse à Moscou comme étant un scientifique instable psychologiquement, actuellement sous le coup de nombreuses enquêtes criminelles en Russie.

Lancé comme un obus, Vladimir Poutine a répété sans lassitude que ces allégations avaient pour but de déstabiliser son gouvernement à l’approche des élections, prévue en mars prochain, un mois après les Jeux de Pyeongchang. La main de Washington, encore une fois.

« Le scandale a été créé en fonction du calendrier politique russe, martèle-t-il. Peu importe ce que les gens disent, j’en suis convaincu, je sais que c’est la vérité. »