— Publié le 12 décembre 2017

A Tokyo 2020, les places s’envolent par milliers

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A quoi ressembleront les Jeux de Tokyo 2020? A un peu moins de 1.000 jours de l’ouverture, la délégation de membres du CIO et d’experts de la commission de coordination en aura cette semaine une vision un peu plus précise. Elle effectue depuis lundi 11 décembre une visite de trois jours dans la capitale japonaise, sa cinquième depuis le début des préparatifs.

A ce stade de l’histoire, le discours officiel se veut d’un vibrant optimisme. John Coates, le président de la commission de coordination, a bouclé sa première journée de visite le sourire aux lèvres. « Un premier site permanent est terminé, six autres sont en cours de construction, s’est félicité le dirigeant australien. Et, au vu des progrès réalisés sur le stade national, nous sommes convaincus que les dates fixées seront respectées. »

John Coates a également juré ses grands dieux percevoir un « intérêt grandissant » de la population japonaise pour les prochains Jeux d’été. Le résultat, dit-on, du déploiement de forces du comité d’organisation pour célébrer en grandes pompes la date symbolique de J – 1.000 jours avant l’ouverture.

Dans un autre registre, plus anecdotique mais très mobilisateur, les 6,5 millions d’écoliers japonais ont commencé à voter pour le choix des deux mascottes officielle des Jeux de 2020, l’une pour la version olympique, l’autre pour le pendant paralympique. Le scrutin doit durer 10 semaines.

Enfin, le comité d’organisation de Tokyo 2020 a annoncé l’arrivée à son bord d’un nouveau directeur général adjoint. Son nom: Takashi Yamamoto. Il a été présenté cette semaine à John Coates et aux autres membres de la commission de coordination du CIO. Ancien vice-gouverneur de Tokyo, poste qu’il a occupé jusqu’au mois d’octobre dernier, il est censé servir d’interface entre le comité d’organisation et le gouvernement métropolitain. Sur le papier, pas forcément la mission la plus reposante.

Seul hic, mais de taille: les organisateurs japonais n’en ont pas terminé de leur travail de réduction des coûts. Ils en veulent encore. Au risque de transformer le dossier de candidature en une oeuvre de fiction. Selon une source proche du dossier, citée par l’agence Kyodo News, une large poignée de sites olympiques devrait en faire les frais. La transformation s’annonce très visible, puisqu’elle touchera directement la capacité d’accueil des enceintes.

Selon Kyodo News, le projet du comité d’organisation a pour ambition de tailler dans le gras pour amincir le dispositif d’au moins 30.000 places. Il concernerait 12 sites de compétition. Objectif: réduire les coûts de construction et d’opération. Et, accessoirement, faire face au manque de place sur certains terrains.

En tête de liste: le stade olympique. Dans le dossier de candidature, la principale enceinte des Jeux de Tokyo 2020, à élever sur les vestiges de l’ancien Stade National des Jeux de 1964, devait compter 80.000 places. Dans sa dernière version en date, il n’en recense plus que 68 000. Mais la cure d’amaigrissement pourrait se poursuivre, avec la bénédiction du CIO, trop heureux de pouvoir montrer au reste du monde que les Jeux peuvent se vivre en low-cost.

Ailleurs, les coups de serpe s’annoncent spectaculaires. Les tribunes du site d’équitation devraient passer de 14.000 à 9.300 places. Au Ryogoku Kokugikan, la salle de boxe, la capacité devrait passer de 10.000 à 7.700 sièges. Enfin, le site olympique de tir à l’arc, initialement prévu pour 7.000 spectateurs, pourrait être revu à la baisse et compter seulement 5.000 places.

Fâcheux. Mais la liste n’est pas encore complète. A Tokyo, il se murmure que le vélodrome et la salle de handball pourraient également être touchés par la vague. Dans les fédérations internationales concernées, l’avenir se présente mal.