— Publié le 11 décembre 2017

Avec Jean Todt, François Fillon remet le contact

Institutions Focus

La Fédération internationale de l’automobile (FIA) lève de plus en plus haut son pavillon français. Installée au bas des Champs-Elysées, à Paris, elle a conservé sa confiance à Jean Todt pour un nouveau mandat de président. C’était prévu. Elle a également confié à François Fillon, l’ancien Premier ministre, candidat malheureux des Républicains à l’élection présidentielle, un bureau et une mission. Ca l’était moins.

Pour Jean Todt, la messe était déjà dite. Elu pour la première fois à la tête de la FIA en 2009 face au Finlandais Ari Vatanen, reconduit sans opposition en 2013, l’ex patron de l’écurie Ferrari a rempilé sans une angoisse. Il était seul candidat à sa réélection. Le Français en reprend pour 4 ans, avec toujours la même ligne de conduite: améliorer la sécurité routière. Mais ce troisième mandat sera son dernier, en vertu des statuts de la fédération internationale.

Aucun suspense, donc, mais une surprise. Elle porte un nom: François Fillon. Retiré de la vie politique depuis son échec dans la course à l’Elysée, le Manceau ne sent pas encore prêt à regarder pousser le gazon avec des airs de retraité.

A 63 ans, il en veut encore. Après avoir rejoint en septembre dernier un cabinet de gestion d’actifs en qualité d’associé, François Fillon vient de faire une entrée très remarquée à la FIA. Dans la foulée de la réélection de Jean Todt, il en a été nommé président de la commission des constructeurs.

Honorifique ? Sûrement pas. Malgré son statut de novice dans le mouvement sportif, François Fillon devra mettre son nez sous le capot et les mains dans le cambouis. A son programme, la renégociation des accords Concorde, appelés à régir la Formule 1 à partir de l’année 2021. Tout sauf une partie de plaisir. Une mission politique, une vraie, où l’ex Premier ministre est censé exceller.

Son arrivée en a surpris plus d’un. Elle apparaît pourtant naturelle. Pressenti un temps pour succéder à Jean Todt, dans l’éventualité où le Français aurait choisi de se ranger sur le bas-côté, François Fillon en connaît un rayon sur le monde de l’automobile. Son frère, Pierre, dirige l’Automobile Club de France. Et lui-même ne s’est jamais refusé à mettre les gaz. Il a confié un jour avoir effectué son voyage de noces au volant d’une Renault 5 Alpine. Plus récemment, il a été aperçu avec son épouse Pénélope sur les routes du Zoute Rally, en Belgique.