Candidatures

Pour les Jeux en 2032, les portes sont déjà ouvertes

— Publié le 20 octobre 2017

Au diable l’attentisme. Le CIO veut voir loin, très loin. Aussi loin que son regard peut porter. Le dossier 2024-2028 maintenant bouclé, l’organisation olympique se penche déjà sur les Jeux de 2032. Elle aurait même entamé des « discussions » avec des villes potentiellement intéressées.

L’aveu est digne de foi. Il vient de Christophe Dubi (photo ci-dessous). Le directeur des Jeux olympiques au CIO l’a expliqué jeudi 19 octobre, à l’occasion d’une conférence téléphonique organisée depuis le siège de l’institution à Lausanne: « Nous avons déjà eu des contacts avec plusieurs villes pour les Jeux d’été dans un futur lointain ».

Christophe Dubi n’en a pas fait mystère: ces premiers échanges concernent les Jeux en 2032. Lointain, en effet. En toute logique, le processus de sélection ne devrait pas débuter avant l’année 2023, pour une élection de la ville-hôte au cours de la session prévue à la rentrée 2025. Mais le CIO semble déterminé à prendre les devants. Il veut mettre en place une phase de « dialogue », pour l’été comme pour l’hiver, sans s’interdire de l’ouvrir très en amont de la campagne de candidature.

 

 

Prudent, Christophe Dubi n’a pas laissé filtrer un seul indice quant aux villes ou pays déjà entrés dans la boucle. Mais les noms circulent. Bakou et Doha, longtemps pressenties pour les Jeux de 2024, pourraient se lancer. Une candidature est également discutée en Australie (Brisbane), en Allemagne (Berlin), et en Inde. L’Italie n’a pas renoncé à retenter sa chance. Même volonté d’y retourner pour Budapest. Enfin, l’Afrique constitue toujours une option, surtout à long terme.

« Nous avons toujours été clairs, commençons dès maintenant à travailler, même à l’horizon 2032, afin d’étudier avec toutes ces villes quelles sont leurs forces, notamment en termes d’infrastructures sportives, explique Christophe Dubi. Il ne nous revient pas entièrement de les identifier, mais nous sommes actuellement à un stade où plusieurs villes nous ont contactés et se disent intéressées, même à long terme. »

Autre aveu, à la portée plus immédiate: le CIO se frotte les mains à la perspective de voir les Américains se lancer dans la course aux Jeux d’hiver, plutôt à l’horizon 2030, mais sans exclure l’option 2026. Christophe Dubi le reconnaît: « Nous sommes évidemment très heureux d’apprendre qu’il existe un intérêt de la part de plusieurs villes américaines. Non seulement heureux, mais également très chanceux. Toutes les candidatures présentant un fort potentiel sont les bienvenues. »

Le comité olympique américain (USOC) a annoncé la semaine passée son intention de choisir une ville candidate au cours du mois de mars 2018. Salt Lake City, Denver et Reno-Tahoe ont déjà publiquement exprimé leur souhait de se lancer dans l’aventure. Mais avec la réforme du processus de sélection, désormais raccourci et scindé en deux phases (dialogue puis candidature), la donne pourrait changer. En parallèle de l’USOC, le CIO pourrait inviter plusieurs villes américaines à se joindre aux discussions.

Dans tous les cas, la tendance sera au low-cost. Christophe Dubi l’a encore répété jeudi depuis Lausanne: « Nous pensons qu’il est possible de réduire de 30% les coûts d’une candidature ». Une politique d’économies qui devra également s’étendre au budget d’organisation des Jeux d’hiver. Objectif: respecter une enveloppe d’environ 1,5 milliard d’euros. Le projet de candidature d’Innsbruck, rejeté dimanche dernier par référendum, proposait un budget de 1,2 milliard d’euros. Un bon « ordre de grandeur » pour le Comité international olympique.