Candidatures

Pour les JO de 2026, Calgary étudie le cas Los Angeles

— Publié le 3 août 2017

Le coup est passé près, mais l’espoir demeure. Au terme d’une réunion marathon de près de 3 jours, le conseil municipal de la ville de Calgary, dans l’ouest canadien, a décidé mercredi 2 août de maintenir en vie le projet d’une candidature aux Jeux d’hiver en 2026.

L’aventure continue, mais rien n’est acquis. Le oui l’a emporté, mais le scrutin a été plus serré que jamais, avec une opposition à la hausse. Sur les 13 conseillers municipaux présents, ils ont été 9 à voter pour le maintien du projet. Quatre ont voté contre. Ils étaient seulement 2 à exprimer leur hostilité à une candidature lors du scrutin précédent.

Commentaire de Naheed Nenshi, le maire de Calgary, à sa sortie de la salle du conseil: « Ce vote reflète assez bien ce que la population nous dit depuis plusieurs mois, à savoir qu’il serait bien d’organiser les Jeux d’hiver, à condition que l’événement soit profitable à la ville. »

Préparé depuis près d’une année par un comité exploratoire, la candidature de Calgary aux Jeux d’hiver 2026 respire encore. Mais elle est toujours enveloppée d’une telle épaisseur de conditionnel que son avenir reste flou et hypothétique. Divisés au moment du vote, les élus municipaux s’accordent sur les conditions de sa faisabilité. Elles se révèlent de taille. Citons, en vrac, un partage des coûts entre la ville, l’état de l’Alberta et le gouvernement fédéral; la prise en charge par les autorités du Canada de toutes les dépenses liées à la sécurité, « en raison du caractère international de l’événement »; ou encore, élément crucial, la certitude que les contribuables ne seront pas mis à contribution pour le financement des Jeux.

Pour y répondre, Calgary se tourne maintenant vers l’extérieur. Le maire Naheed Nenshi l’a expliqué mercredi soir: « Aujourd’hui, le conseil municipal a décidé de prendre le temps d’analyser en détail l’accord passé entre le CIO et Los Angeles (pour les Jeux de 2028), étudier ce qui pourrait faire sens pour nous, puis revoir nos chiffres. » En clair, repérer dans les conditions proposées aux Californiens les pistes à explorer dans la perspective d’une candidature aux Jeux d’hiver.

La position des Canadiens apparaît très logique. Le CIO ayant entrouvert à l’intention de Los Angeles la porte à une nouvelle donne, plus avantageuse pour la ville-hôte, les élus de Calgary se disent qu’ils pourraient eux aussi en profiter. Malin. Ils ne seront sûrement pas les seuls. Une tendance qui pourrait bien faire rapidement regretter au CIO d’avoir créé un tel précédent.

Naheed Nenshi insiste: « Maintenant, nous allons attendre que le CIO ait une idée plus précise de ce que sera le contrat de la ville-hôte des Jeux d’hiver. Et cela ne devrait sans doute pas arriver avant le printemps prochain. »

Dans l’intervalle, il faudra aux partisans du projet olympique canadien faire preuve de maîtrise et d’un sens consommé de la communication pour maintenir l’idée à flot. L’opposition a déjà doublé de volume au sein du conseil municipal. L’équilibre s’avère fragile. Peter Demong, l’un des quatre conseillers municipaux ayant voté contre la poursuite du processus, a expliqué à la presse locale au terme du débat: « Le moment est venu de nous pencher sur les faits et de les analyser. La ville est endettée. A ce stade, la situation n’est pas mauvaise, mais plusieurs échéances sont encore à venir. Même chose au niveau de la province et de l’Etat. Sachant cela, je ne suis pas sûr que poursuivre dans cette voie soit la meilleure chose à faire. »

A Sion, en Suisse, comme à Innsbruck, en Autriche, où une candidature aux Jeux d’hiver 2026 est à l’étude, les regards se tournent également vers Lausanne et le siège du CIO. En attente de réponses.