— Publié le 27 juillet 2017

A l’AIBA, l’opposition fait fermer toutes les portes

Institutions Focus

La situation est inédite. Les salariés de la Fédération internationale de boxe (AIBA), dont le siège est installé à Lausanne, en Suisse, n’ont pu accéder à leurs bureaux, mercredi 26 juillet. Ils ont trouvé porte close. En cause, une tentative de putsch orchestrée par les opposants au président de l’organisation, le Taïwanais CK Wu, par ailleurs membre du CIO.

Un journaliste de l’AFP l’a constaté de visu, dans la journée de mercredi: l’accès aux bureaux de l’AIBA, dans la Maison des Sports de la ville suisse, est resté bloqué par une équipe de la société Securitas. Sur la porte d’entrée, un document en anglais, rédigé et signé par le groupe d’opposants à l’équipe en place, autoproclamé comité exécutif intérimaire. « Chers employés, le comité exécutif de l’AIBA a voté une motion appelant à un vote de défiance envers le président actuel Wu Ching-kuo. De plus, des motions ont été adoptées permettant la mise en place d’un comité exécutif intérimaire (CMI) pour diriger le travail de l’AIBA et organiser un congrès extraordinaire. De ce fait, en cette période de transition, il a été décidé de fermer les bureaux pour le reste de la semaine et d’offrir trois jours de congé aux employés. »

A l’extérieur du bâtiment, où siègent plusieurs fédérations internationales, la police est intervenue pour faire évacuer les « putschistes ». La justice suisse a été saisie. Elle devrait se prononcer dans les 48 heures sur le différend.

En attendant, l’AIBA a réagi par la voix de son directeur exécutif, William Louis-Marie. « L’AIBA condamne dans les termes les plus fermes la dernière tactique de son comité exécutif, sous le nom non reconnu de « comité exécutif intérimaire, pour prendre de façon illégale le contrôle de son siège de Lausanne dans la matinée du 26 juillet, a expliqué le Français dans un communiqué. Ses actions ne portent pas seulement préjudice aux opérations de l’AIBA et au travail de ses employés, elles mettent également en péril l’organisation des prochains championnats du Monde à Hambourg, compromettent sa mission de service auprès des 201 fédérations nationales membres, et enfin constituent une entrave aux statuts de l’AIBA et à la loi suisse. »

La manœuvre a pris tout le monde par surprise. Elle apparaît pourtant comme une nouvelle étape dans la crise qui secoue l’AIBA depuis plusieurs semaines. Président depuis 2006, CK Wu est de plus en plus contesté au sein de sa propre famille. Il lui est reproché une gestion très dispendieuse, des irrégularités financières. Il se raconte que la Fédération serait au bord du gouffre.

Ses opposants s’organisent. Rangés en bon ordre derrière leurs deux leaders, le Gallois Terry Smith et le Canadien Pat Fiacco, ils semblent déterminés à passer à l’offensive.

En début de semaine, le comité exécutif de l’AIBA a été réuni en session extraordinaire à Moscou. Au terme des deux jours de discussions, un communiqué a annoncé qu’un audit financier indépendant, réalisé par le cabinet KPMG, avait été approuvé. Il a également été précisé que le document serait distribué avant la fin de l’année aux fédérations nationales membres de l’AIBA. Enfin, le comité exécutif a fait savoir qu’un congrès extraordinaire avait été convoqué. Il devrait se tenir dans les prochains mois.

A l’évidence, il en faudra plus à CK Wu et ses partisans pour calmer la contestation.