Candidatures

Paris aura les Jeux, Los Angeles aussi

— Publié le 9 juin 2017

C’est fait. Comme attendu, la commission exécutive du CIO a approuvé, vendredi 9 juin à Lausanne, le scénario d’un double vote 2024-2028 lors de la session du mois de septembre prochain à Lima, au Pérou. Sauf improbable retournement de situation, Paris aura les Jeux olympiques, Los Angeles aussi. Deux vainqueurs, pas l’ombre d’un perdant. Thomas Bach peut se frotter les mains. Son idée a fait son chemin. Elle est aujourd’hui presque une réalité.

Précision: le double vote 2024-2028 n’est encore officiellement qu’une proposition. Thomas Bach a expliqué en fin de journée, en conférence de presse, que la commission exécutive avait, certes, approuvé cette idée à l’unanimité de ses membres (dont les deux Américaines, Angela Ruggiero et Anita DeFrantz, impliquées directement dans l’équipe de Los Angeles 2024), mais qu’elle devait encore être soumise au vote des membres du CIO. Le scrutin se déroulera les 11 et 12 juillet, à Lausanne, lors d’une réunion de l’organisation qui prendra, pour l’occasion, le statut de session extraordinaire.

Une formalité, rien de plus. On imagine mal en effet les membres du CIO s’opposer à un double vote déjà approuvé sans l’ombre d’une contestation par la commission exécutive. La proposition du double vote sera donc officialisée dans un mois et quelques jours. Thomas Bach l’a annoncé: elle n’aura même pas besoin, pour être adoptée, d’une révision de la Charte olympique. « Elle est suffisamment flexible », a assuré le dirigeant allemand.

Ne nous y trompons pas: l’événement est historique. Pour la première fois depuis l’après-guerre, une session du CIO désignera d’un coup les villes-hôtes de deux éditions successives des Jeux d’été. Pour la première fois, un processus de désignation d’une ville olympique se terminera sans un seul battu. Pour la première fois, il ne se trouvera aucune voix pour crier à l’injustice, à la manipulation ou, pire encore, à la corruption. La décision de la commission exécutive profite à tout le monde. Son unanimité n’a rien de surprenant. Elle coule de source.

 

Reste une question. LA seule question encore sans réponse : qui pour 2024, qui pour 2028? Thomas Bach n’en démord pas: rien n’est encore joué. « Nous avons discuté avec Los Angeles et Paris, mais nous n’avons pas encore négocié avec ces deux villes », a assuré le président du CIO en conférence de presse. Avant de préciser: « Nous attendrons l’approbation de la session (les 11 et 12 juillet) pour le faire. »

Déterminé à tordre le cou aux rumeurs, Thomas Bach a également certifié, une main sur le cœur, que le CIO ne déroulerait pas son chéquier pour faire accepter à l’un des deux camps l’option 2028. « Vous n’avez pas besoin de récompenser quelqu’un à qui vous donnez un cadeau », a formulé le dirigeant allemand.

Info ou intox? Difficile de trancher. Pour Thomas Bach, le double vote 2024-2028 doit être gagnant-gagnant, pour les deux villes en course, mais également pour le CIO. Pas question, donc, d’imposer à l’une ou à l’autre des deux candidatures une option dont elle ne voudrait pas. En répétant depuis des mois ne pas pouvoir adapter son projet à l’échéance 2028, l’équipe parisienne se pose en choix logique pour les Jeux en 2024. A l’inverse, le clan américain se montre plus ouvert. Une position qui semble le désigner pour accueillir les Jeux en 2028. Mais, derrière les apparences, les deux camps continuent à jouer une partie de poker menteur dont l’issue pourrait bien réserver des surprises.

Autre nouveauté, discutée et approuvée ce vendredi 9 juin par la commission exécutive du CIO: une réforme du processus de candidature aux Jeux d’hiver 2026. Cette fois, l’organisation olympique prend les devants. Elle fixe les règles avant le début de la partie. Thomas Bach a expliqué que les membres du CIO auraient un plus grand rôle à jouer dès le début du processus. Il a annoncé que la campagne de candidature durerait seulement une année, non plus deux comme actuellement. Elle serait moins coûteuse. Et, suggère l’Allemand, les équipes en course n’auraient peut-être même plus besoin d’avoir recours à des consultants extérieurs.