— Publié le 26 mai 2017

« L’élection sera serrée mais j’ai toutes mes chances »

Institutions Focus

Dernière ligne droite dans la course à la présidence de la Fédération internationale de tennis de table (ITTF). L’élection doit se dérouler mercredi 31 mai à Düsseldorf, en marge des championnats du Monde individuels. Face à face, deux candidats européens. Le président sortant, l’Allemand Thomas Weikert, 55 ans, arrivé au pouvoir en septembre 2014 après le retrait du Canadien Adham Sharara, postule à sa propre succession. Son challenger, le Belge Jean-Michel Saive, 47 ans, ambitionne de devenir le premier ex numéro 1 mondial à diriger l’institution. Il a répondu aux questions de FrancsJeux.

FrancsJeux: A quelques jours du scrutin, comment se présente l’élection?

Jean-Michel Saive: Nous étions trois candidats pour la présidence, mais Khalil Al-Mohannadi, le dirigeant du Qatar, a décidé de renoncer. Nous nous retrouvons à deux, tous les deux européens. Je suis confiant. Le scrutin s’annonce serré, mais j’ai toutes mes chances. L’élection est tout à fait gagnable.

Thomas Weikert a récemment annoncé dans un communiqué avoir le soutien de l’Europe…

Attention, le soutien dont il parle ne concerne pas l’Europe dans son intégralité, mais le comité exécutif de l’Union européenne de tennis de table (ETTU). La lettre de son président m’a surpris. Et elle a choqué la Fédération belge. Il aurait été logique, et surtout plus éthique, que cette organisation se montre neutre et laisse les fédérations nationales se positionner. Je sais que je peux compter sur un grand nombre de soutiens en Europe. L’Amérique latine et l’Afrique sont également de mon côté.

Entre Thomas Weikert et vous-même, quelle est la plus grande différence?

Elle réside dans mon parcours personnel, mes 32 années passées sur le circuit. Elles m’ont permis d’acquérir une grande connaissance du terrain. Thomas Weikert l’a reconnu lui-même dans une interview, il n’a jamais été un joueur du top niveau. Il est issu d’une fédération riche et puissante, l’Allemagne. A l’inverse, je viens d’un petit pays, la Belgique. Je suis passé par toutes les étapes, toutes les difficultés, que connaissent les petites nations du tennis de table. En marge de ma carrière de joueur, j’ai également touché à des domaines, des postes et des expériences très différents au cours des 15 dernières années.

Si vous êtes élu mercredi 31 mai à la présidence de l’ITTF, quelle sera votre priorité?

Le développement. L’ITTF compte aujourd’hui plus de 220 membres, mais le nombre ne suffit pas. Il faut donner à tous ces pays les moyens, les structures et la connaissance pour se développer. La communication constitue également une priorité. Depuis une année que je suis en campagne, on me dit et me répète qu’il y a un besoin de communication et de dialogue entre l’ITTF, ses associations continentales et les fédérations membres. Cette communication doit fonctionner dans les deux sens. Sur le plan sportif, il est urgent de régler la question de la balle. Le passage à la balle en plastique s’est révélé une source de problèmes pour les joueurs et les clubs. Elle est plus fragile, plus chère et d’une qualité très inégale. Il n’est pas question de revenir en arrière, mais j’irais voir les fabricants pour essayer de régler le problème. Enfin, le moment est venu d’instaurer une période de stabilité. Le tennis de table a beaucoup changé, au cours de ces dernières années, surtout ses règles et son matériel. Les joueurs méritent une période de tranquillité, pour profiter pleinement du plaisir du jeu.

Beaucoup de fédérations internationales s’activent actuellement à gagner une place accrue aux Jeux olympiques. Le tennis de table peut-il être mieux représenté dans le programme des épreuves?

J’en suis convaincu. Je fais partie d’une génération qui a connu le tennis hors des Jeux olympiques (la discipline a fait son apparition aux Jeux de Séoul en 1988, ndlr). Je suis donc très conscient de la différence que peut faire, pour un sport, une présence dans le programme des Jeux. Me battre pour une place plus grande fait partie de mes gènes. Je me battrai pour que le ping puisse obtenir une nouvelle épreuve, le double mixte par exemple. Je crois posséder aujourd’hui les connaissances dans le milieu olympique pour faire avancer la cause du tennis de table.