Candidatures

Les trois vérités olympiques de Casey Wasserman

— Publié le 5 mai 2017

Tous les regards du mouvement olympique se tourneront vers Los Angeles, en milieu de semaine prochaine. La ville californienne doit recevoir la première, pendant deux journées et demie (10 au 12 mai), la visite de la commission d’évaluation du CIO pour les Jeux de 2024. Paris suivra dans la foulée. Une étape supposée cruciale, à défaut d’être décisive, dans la course aux JO.

Casey Wasserman, le président de la candidature américaine (photo ci-dessus, à droite, avec Carl Lewis), en sera l’un des acteurs majeurs. Le Californien se trouvait pourtant à Londres, jeudi 4 mai, au siège anglais de son agence de management et d’événements sportifs. Il y a rencontré une poignée de représentants des médias, dans ses bureaux du 7ème étage d’un immeuble cossu du centre de la capitale anglaise. Un « point presse » où Casey Wasserman a évoqué sans langue de bois trois sujets parmi les plus brûlants de l’actualité olympique.

Sheikh Ahmad al-Fahad al-Sabah. Le très influent Koweïtien, président de l’OCA, de l’ACNO et de la Solidarité olympique (photo ci-dessous, au centre, entre Janet Evans et Casey Wasserman), vit actuellement une période difficile. Il est présenté comme l’un des « conspirateurs », le 2ème par ordre d’importance, dans une affaire de corruption à la FIFA sur laquelle la justice de New York a jeté son dévolu. Soupçonné d’avoir acheté les voix de Richard Lai, le président de la Fédération de football de Guam, Sheikh Ahmad a préféré renoncer de lui-même à toutes ses fonctions à la FIFA. Il a également abandonné sa candidature à un siège au Conseil de la Fédération internationale. Interrogé jeudi sur le cas Sheikh Ahmad, Casey Wasserman a confié qu’il ne voyait aujourd’hui aucune raison de lui tourner le dos et de rompre toutes relations avec le dirigeant koweïtien. « J’ai toujours beaucoup apprécié mes conversations et mes rencontres avec le cheikh sur les divers événements où nous nous sommes retrouvés. Et je n’ai aucun doute que cela continuera lorsque l’occasion se représentera, comme avec chacun des autres membres du CIO. Je peux juger les choses qu’en fonction de mon expérience personnelle avec ces membres. Ils ont été excellents. Ils ont été communicatifs. Ils ont été ouverts. »

 

 

Le double vote 2024-2028. Un autre dossier brûlant du mouvement olympique. Très discuté lors de la dernière Convention SportAccord, au début du mois d’avril à Aarhus, il reste d’actualité, même si rien de nouveau ne devrait se produire avant la présentation des villes candidates devant le CIO, prévue à la mi-juillet à Lausanne. Casey Wasserman reste ferme sur ses positions. Il se range à l’avis du maire de Los Angeles, Eric Garcetti. En clair: le double vote est une bonne idée sur le principe, mais elle ne fonctionnerait a priori pas pour nous. « C’est la bonne idée pour le mouvement olympique, indépendamment de la ville qui aurait les Jeux, car elle constitue une belle opportunité, suggère Casey Wasserman. Je crois vraiment que Los Angeles apporte calme et stabilité pour les sept prochaines années, mais la question reste encore très hypothétique. Tout le problème est là. Il reste à régler une longue liste de questions. Mais sans en connaître le détail, aucune ville ne peut aujourd’hui répondre. »

L’après Jeux de 2024. Eric Garcetti l’a souvent répété. Casey Wasserman enfonce aujourd’hui le clou: un échec dans la course aux Jeux renverrait aux oubliettes pour un long bail les ambitions olympiques de Los Angeles. « Nous ne serons plus candidats, a insisté le Californien. Tout simplement parce que nous avons dû payer pour constituer avec des fonds privés le budget de la candidature. Et récolter 60 millions de dollars d’argent privé, en sollicitant les gens individuellement, est une mission difficile que vous n’avez pas envie de mener deux fois. Je vous le dis, nous ne recommencerons pas. » En cas d’échec, Los Angeles n’y retournera pas. Tony Estanguet, le co-président de la candidature française, l’a martelé lui aussi: Paris ne se lancera pas non plus une nouvelle fois dans la bataille. Le CIO est prévenu. A lui, maintenant, de trouver un moyen de faire deux vainqueurs et pas un seul battu, lors de sa session de Lima, le 13 septembre prochain.