Candidatures

L’athlétisme européen vote pour Paris 2024

— Publié le 4 mai 2017

Svein Arne Hansen n’est pas membre du Comité international olympique. Dommage pour Paris 2024. Le dirigeant norvégien, ancien directeur du légendaire meeting Bislett à Oslo, officie « seulement » comme président de l’Association européenne d’athlétisme.

Il ne votera donc pas, le 13 septembre 2017 à Lima, lorsque l’assemblée générale du CIO devra choisir entre Los Angeles et Paris la ville-hôte des Jeux d’été en 2024. Dans le  cas contraire, sa voix pourrait déjà être comptée à coup sûr dans le camp français.

Svein Arne Hansen (photo ci-dessous) l’a annoncé de façon très officielle, mercredi 3 mai, via un communiqué de l’Association européenne d’athlétisme (AEA) envoyé aux médias: « Je suis très heureux, tout à la fois à titre personnel et au nom de l’AEA, d’apporter mon plein soutien à la candidature de Paris pour les Jeux de 2024 ».

 

 

En soi, l’annonce du Norvégien n’a rien de décisif. Svein Arne Hansen n’appartient pas au CIO. L’AEA n’est pas l’IAAF. Son influence reste continentale. La position de son président ne bouleversera pas le cours de l’histoire. Il n’empêche, le communiqué de l’Association européenne d’athlétisme n’est pas anodin. Pour au moins deux raisons.

La première est culturelle. Dans un monde aussi feutré que le mouvement olympique international, il est rare d’entendre un dirigeant de haut rang exprimer ouvertement son choix pour une ville candidate aux Jeux. Et plus rare encore qu’il le fasse au nom de son organisation. A la dernière Convention SportAccord, début avril 2017 à Aarhus, où les équipes de Los Angeles et Paris ont présenté leur dossier et leur vision devant les fédérations internationales, la neutralité était de rigueur. A la question des Jeux de 2024, tous les présidents de FI interrogés ont botté en touche, s’interdisant habilement de laisser transparaître la moindre préférence.

La deuxième raison tient aux explications de Svein Arne Hansen. Le président de l’athlétisme européen précise dans son communiqué que l’AEA a étudié les dossiers de candidature des deux villes en lice. « Et nous pensons que Paris est le meilleur, d’un point de vue général, et plus spécifiquement au regard de notre sport », suggère le Norvégien.

Le message est clair. Pour l’athlétisme européen et pour son président, la balance penche du côté parisien. « Ce n’est pas seulement parce que Paris est la seule candidature européenne, et que les organisations sportives continentales devraient se soutenir mutuellement », insiste Svein Arne Hansen. Le dirigeant scandinave pointe du doigt les aspects techniques du dossier parisien. Il suggère que l’athlétisme serait au cœur des Jeux  – « le point central » – en cas de victoire de la candidature française. Il se dit impressionné par l’engagement de Paris 2024 en faveur du développement durable, « un sujet très important pour l’AEA ».

Enfin, Svein Arne Hansen explique que les Jeux en 2024 à Paris constitueraient un prolongement idéal des championnats d’Europe 2020, attribués en fin de semaine passée par l’AEA à la capitale française. « Ces championnats d’Europe 2020 à Paris fourniraient une formidable opportunité aux organisateurs français de régler leur allure dans de nombreux domaines, quatre années avant que la ville accueille le premier événement sportif au monde ».

Le soutien de l’AEA et de son président intervient une semaine après l’appel en faveur de Paris 2024 d’une autre organisation, aux contours nettement plus politiques. Fin avril, la 36e session de la Conférence des Ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie (Confejes), organisée à Cotonou, au Bénin, a exprimé très officiellement son soutien à la candidature française. Forte de 43 états et gouvernements, la Confejes a expliqué dans un communiqué « marquer son adhésion et son engagement à la promotion de la candidature de Paris 2024 à travers l’adoption à l’unanimité d’une résolution de soutien en faveur de cette candidature francophone ».