Candidatures

« Il était naturel que je rencontre Eric Garcetti »

— Publié le 5 avril 2017

Anne Hidalgo ne réduit pas l’allure. Présente pour la deuxième année consécutive à la Convention SportAccord, cette semaine à Aarhus, au Danemark, la maire de Paris se multiplie. Elle a rencontré Thomas Bach lundi 3 avril, puis tenu le lendemain l’un des rôles principaux lors de la présentation de la candidature française devant les fédérations internationales. Mercredi matin, elle s’est entretenue en privé avec Eric Garcetti, le maire de Los Angeles. Avant de répondre aux questions de FrancsJeux. Interview.

FrancsJeux: Vous avez rencontré en début de semaine, dans le cadre de la Convention SportAccord à Aarhus, Thomas Bach et les vice-présidents du CIO en charge de la réforme du processus de candidature. De quoi avez-vous parlé?

Anne Hidalgo: La rencontre a été constructive et très intéressante. La discussion a porté sur la façon de faire évoluer la procédure de désignation des villes. J’ai proposé de travailler avec le CIO, car nous avons inventé, dans une ville comme Paris, des procédures transparentes et sans conflit d’intérêt pour l’attribution par exemple de certains grands marchés. La question 2024-2028 n’a pas été évoquée directement avec Thomas Bach, mais elle est aujourd’hui très présente. Nous voulons être des facilitateurs pour trouver le meilleur chemin qui permette d’avoir trois gagnants, les deux villes candidates et le CIO. Il va falloir trouver ce chemin, mais en sachant que Paris est candidate pour 2024. Nous avons construit un consensus, un projet, une adhésion, mais pour 2024. Nous n’avons pas un projet 2024 ou 2028.

Imaginons que le CIO vous dise: « On vous donne les Jeux, mais en 2028 ». Vous les prenez ou pas?

Je ne suis pas du tout dans cette hypothèse. Notre projet est pour 2024. Mais je veux accompagner et aider le CIO dans la construction d’un processus qui permette aux CIO, aux deux villes et au mouvement olympique d’être gagnants. Notre candidature est la quatrième. Sa logique est construite pour 2024.

Vous avez rencontré Eric Garcetti, le maire de Los Angeles, ce mercredi matin à Aarhus. Une entrevue voulue et initiée par le CIO. Le CIO souhaite-t-il que vous vous mettiez d’accord sur l’option du double vote?

Non. Je connais bien Eric Garcetti. Il était important pour moi comme pour lui de nous rencontrer à SportAccord, pour échanger sur nos perceptions, nos propres agendas et notre position sur la candidature. La rencontre a été très amicale.

 

 

Mais pourrait-on imaginer un accord entre les deux villes sur cette option d’un double vote 2024-2028?

Nous n’en sommes pas là. Mais le dialogue reste la meilleure manière de trouver les solutions pour nos deux villes et pour le mouvement olympique. Il était naturel pour moi de rencontrer Eric Garcetti et d’échanger avec lui, au-delà de la compétition dans laquelle nous sommes engagés. Et nous sommes des compétiteurs.

Cette compétition va-t-elle prendre une tournure plus agressive au cours des prochains mois? Dans sa présentation à SportAccord, mardi après-midi, Eric Garcetti a fait référence au caractère passéiste de Paris 2024, suggérant que Los Angeles était tournée vers les 100 prochaines années et non les 100 dernières…

Non. Chacun d’entre nous doit valoriser ce qu’il est et ce qu’il a de meilleur, mais sans faire de publicité comparative. Nous allons continuer à défendre nos atouts. Et notre histoire en fait partie. L’histoire n’est pas quelque chose qui vous emprisonne, mais au contraire qui vous donne de la force. Dans ce projet olympique, nous partons de cette histoire pour inventer l’avenir. On ne part jamais d’une page blanche. Notre projet actuel s’inspire et s’appuie aussi sur l’expérience de 2012. Tout le sens de l’histoire de Paris est de s’inspirer du passé pour construire l’avenir.