Candidatures

Avec Sion 2026, la Suisse dit oui aux Jeux d’hiver

— Publié le 8 mars 2017

Heureusement, la Suisse. En ces temps agités pour le mouvement olympique, la terre d’accueil du CIO s’est signalée par deux fois en une poignée d’heures, mardi 7 mars, apportant à l’actualité des Jeux une pointe d’optimisme. Patrick Baumann a endossé avec entrain le costume de président de la commission d’évaluation des Jeux de 2024, en remplacement de Frankie Fredericks. Un peu plus tard dans la journée, le comité national olympique – Swiss Olympic – a annoncé dans un communiqué sa décision de se lancer dans la bataille des Jeux d’hiver 2026, avec le dossier porté par la ville de Sion.

Invités à prendre une position ferme et tranchée sur l’opportunité d’une nouvelle candidature, les membres du Conseil exécutif de Swiss Olympic ont eu une seule question à se poser: y aller ou pas? Le reste, à savoir le choix du meilleur dossier, avait été balayé à leur place avant même la réunion annoncée décisive du mardi 7 mars. Une seule option restait en vie, le dossier « Sion 2026. Les Jeux au coeur de la Suisse. » Les autres avaient été rayées de la carte au cours du processus de candidature. La dernière en date, le dossier de Saint-Moritz et des Grisons, n’a pas survécu à l’épreuve toujours périlleuse des « votations » populaires.

Y aller ou pas, donc. La Suisse a tranché: elle ira. A condition, toutefois, de franchir un prochain obstacle: une validation par le Parlement du sport, l’organe le plus élevé de Swiss Olympic. Elle est annoncée pour le 11 avril. Elle devrait, sauf catastrophe, lever le dernier doute et allumer tous les feux au vert.

Dans son communiqué, le comité olympique suisse fait déjà preuve d’une forme d’optimisme sur l’issue de la course. « Le Conseil exécutif de Swiss Olympic est convaincu que le projet « Sion 2026. Les Jeux au cœur de la Suisse » remplit tous les prérequis pour décrocher les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2026 en Suisse et qu’il doit donc être officiellement lancé en tant que candidature, écrit-il. Le Conseil exécutif est également d’avis que Swiss Olympic doit contribuer à hauteur de huit millions de francs (environ 7,5 millions d’euros) au tiers du budget de candidature. »

Sa décision, Swiss Olympic explique l’avoir mûrement réfléchie. Une taskforce avait été constituée dès le début de l’année 2016 pour peser le pour et le contre, estimer les chances de chacun, creuser dans les chiffres et dénicher les bons arguments. Ses conclusions ont été jugées à la hauteur des espérances. Selon Swiss Olympic, les Jeux olympiques et paralympiques 2026 pourraient avoir « un impact économique significatif pour le pays dans son entier (2,1 à 2,5 milliards de francs suisses). »

Les enquêtes soulignent « un intérêt extrêmement marqué pour les Jeux dans les secteurs touristiques, économiques et sportifs. ». Il est également ressorti des entretiens menés par la taskforce que l’organisation des Jeux aurait un effet très profitable dans les domaines de l’environnement, de la durabilité et pour la population. Dernier argument, pas le moindre, pointé par Swiss Olympic dans son communiqué: « un sondage mené auprès d’experts olympiques internationaux montre que les chances de victoire d’une candidature suisse sont intactes, si celle-ci est bien pensée et innovante. »

Réaction de Jürg Stahl, le président de Swiss Olympic : « Les résultats des études et sondages sont clairs : en mettant sur pied un projet olympique nouveau, moderne, et donc réellement pionnier, les Jeux peuvent avoir un fort impact bénéfique dans plusieurs domaines importants pour notre pays. La Suisse n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle est pionnière : les Jeux sont l’occasion de créer une nouvelle génération de pionniers non seulement pour l’avenir des Jeux, mais pour l’avenir de notre pays. »

Même enthousiasme chez Didier Cuche, l’ancien skieur alpin médaillé olympique, appelé à apporter son image et son expertise à la taskforce de Swiss Olympic: « Nous devons créer un grand projet pour la jeunesse, un projet formateur et qui donne la chance à la prochaine génération de contribuer au développement de la Suisse de demain. Le sport peut offrir une telle perspective à la jeunesse. Sion 2026 a tout le potentiel d’être ce formidable projet pour la Suisse, tout en respectant les conditions et les limites financières strictes que nous nous sommes fixées depuis le début de ce processus. »