— Publié le 16 janvier 2017

A Tokyo 2020, le parcours de golf refuse les femmes

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La préparation des Jeux de Tokyo n’a rien d’un long fleuve tranquille pour les organisateurs japonais. Leur budget est passé au cours des derniers mois par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Une accusation de plagiat les a contraints à balancer leur logo aux orties. Leur projet de stade olympique a été retoqué. Et voilà que la dernière en date des « affaires » des Jeux de 2020 frappe un site présumé sans risque ni crainte de polémique: le parcours de golf.

Dans leur dossier de candidature, les Japonais avaient choisi le Kasumigaseki Country Club de Tokyo, situé au nord-ouest de la ville, et son historique parcours pour accueillir le deuxième tournoi olympique depuis le retour du golf dans le programme des Jeux. Ouvert en 1929, il passe pour le meilleur club de golf du pays. Il a servi de décor à la Coupe du Monde en 1957. Depuis, il a été choisi à quatre reprises pour recevoir  l’Open du Japon. Sa particularité: chacun de ses 18 trous est doté de deux greens, l’ancien et le nouveau.

Autre atout: il n’exige aucune dépense supplémentaire pour coller aux standards des Jeux. En ces temps d’inflation du budget olympique, le détail est de nature à le rendre inattaquable.

Prometteur. Mais la polémique vient de rattraper le vénérable KCC de Tokyo. En cause, son règlement sexiste et discriminatoire. A l’image du non moins illustre Muirfield d’Édimbourg, le club tokyoïte ne traite pas les joueurs et les joueuses sur un pied d’égalité. Les femmes ne peuvent pas en devenir membres à part entière. Pire: le règlement interne leur interdit l’accès au parcours le dimanche, jour le plus fréquenté de la semaine.

A moins de 4 ans des Jeux d’été de 2020, l’affaire est gênante. Yuriko Koike, la nouvelle gouverneure de Tokyo, semble vouloir en faire une affaire personnelle. « Je suis très embarrassée de savoir que des femmes ne puissent pas, à notre époque, être membres à part entière d’un club de golf », a-t-elle confié.

Ancienne présidente de la Fédération japonaise d’haltérophilie, Yuriko Koike a toujours milité pour la parité dans le sport. Elle entend ne pas relâcher la pression sur les dirigeants du Kasumigaseki Country Club de Tokyo. Selon les médias japonais, elle leur aurait demandé de façon très personnelle de modifier au plus vite leurs statuts et règles de fonctionnement.

En Ecosse, les membres du club de Muirfield ont rejeté l’an passé par vote, à une courte majorité, la proposition de leur Conseil d’accepter désormais les femmes. Un nouveau vote est prévu cette année. En attendant, le parcours d’Edimbourg a perdu le privilège de pouvoir accueillir le British Open.