— Publié le 19 décembre 2016

Rentré au pays, Patrick Hickey veut laver son nom

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Il a quitté l’été pour plonger dans l’hiver. Il a abandonné les plages sud-américaines pour retrouver les artères de Dublin. Mais Patrick Hickey ne manifeste aucun regret d’avoir laissé derrière lui le Brésil et Rio de Janeiro. Le dirigeant irlandais a confirmé lui-même dimanche 18 décembre, par un communiqué succinct mais précis, tout à la fois sa situation géographique, son état d’esprit et son emploi du temps à court terme.

Sa position, d’abord. Patrick Hickey est en Irlande. Comme annoncé, le président suspendu de l’Association des comités olympiques européens (EOC) et du comité national irlandais (OCI) a profité du dernier week-end pour s’envoler de Rio de Janeiro. Une première escale à Londres. Etape finale à Dublin. Retour à la maison. Il a voyagé en compagnie de son épouse, Sylviane.

Deuxième information, son état d’esprit du moment. Un mélange de soulagement, de détermination et d’amertume. « Ces derniers mois ont été extrêmement traumatisants pour moi-même et pour ma famille, a écrit Patrick Hickey dans un communiqué envoyé aux médias. Mais encore une fois, je veux déclarer que je suis totalement innocent de toutes les charges contre moi. J’ai l’intention de répondre à n’importe quelles demandes des autorités brésiliennes, et je mettrai tout en oeuvre pour laver mon nom et pouvoir, en temps utile, reprendre le cours de ma vie avec ma femme et ma famille. »

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Arrêté le 17 août dernier à son hôtel de Rio de Janeiro, au petit matin, Patrick Hickey a été placé en détention dans un centre de haute sécurité, avant de prendre ses quartiers dans un appartement du quartier de Leblon. Il a été informé le 16 novembre dernier que la justice brésilienne acceptait de lui rendre son passeport et sa liberté, une décision motivée par des « raisons médicales. »

Seule condition, le paiement d’une caution dont le montant a été fixé à 410.000 euros. Le comité olympique irlandais aurait pu la payer, comme il a réglé les frais d’avocat de son futur ex-président. Mais l’organisation a rapidement fait savoir que le cas Hickey était une affaire privée. Pas question, donc, de payer la caution. Début décembre, l’Association des comités nationaux olympiques (ACNO), dirigée par Sheikh Ahmad al-Fahad al-Sabah, est venue au secours de son vice-président « temporairement suspendu », sous la forme d’un prêt à rembourser à une date et selon des modalités non communiquées.

Ces quatre mois de détention au Brésil, Patrick Hickey en parle aujourd’hui comme de « la période la plus difficile » de toute son existence. Il en veut à « certains médias » de l’avoir jugé trop rapidement coupable. Il demande le respect de sa tranquillité et explique ne pas vouloir se livrer à de plus amples commentaires. L’Irlandais confie également son souhait de passer les fêtes de fin d’année en famille, à Dublin, en compagnie de son épouse, de ses quatre enfants et ses cinq petits-enfants.

Patrick Hickey précise devoir subir très prochainement un traitement médical, supervisé par son médecin habituel. A 71 ans, son cœur se révèle fragile. Les quatre derniers mois l’ont mis à rude épreuve, mais la suite s’annonce corsée. Relâché pour raisons médicales, l’Irlandais n’est pas tiré d’affaire. Il est toujours accusé par la justice brésilienne d’avoir trempé dans un vaste trafic de billets olympiques. Son année 2017 pourrait bien rester confuse et agitée.