Candidatures

Pendant ce temps, Paris 2024 avance…

— Publié le 9 novembre 2016

Paris 2024 prend de l’avance. Sur son propre plan de route. Et, soyons clair, sur la concurrence. Le résultat de l’élection présidentielle américaine ne fait pas les affaires du dossier de Los Angeles. Les Californiens le savent. Ils l’avaient anticipé. Il leur faudra désormais batailler ferme, au cours des prochains mois, pour prendre leurs distances avec la Maison Banche et aller chercher une à une les voix des membres du CIO que les propos de Donald Trump ont froissés au cours de l’improbable campagne à la succession de Barack Obama.

A 10 mois de l’élection, la victoire de Donald Trump face à Hillary Clinton fait chuter la cote de Los Angeles. Mais la route est encore longue jusqu’au vote de Lima, le 13 septembre 2017. Les deux autres villes candidates, Budapest et Paris, ne sont pas à l’abri d’un séisme politique. En France, notamment, les présidentielles du mois de mai 2017 s’annoncent comme une équation à multiples inconnues pour l’équipe de Paris 2024.

En attendant, à Paris, on avance. L’équipe de candidature et la capitale française ont signé, mardi 8 novembre, un accord de partenariat avec le Yunus Centre, l’organisation mondiale dédiée aux ressources dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, fondée par Muhammad Yunus, le prix Nobel de la Paix en 2006.  En vertu de cette alliance, « Paris 2024 s’engage à construire la candidature aux Jeux olympiques et paralympiques en respectant les fondements et les valeurs de l’économie sociale et solidaire, pour améliorer la qualité de vie des citoyens, accroître l’inclusion sociale et soutenir le développement durable. »

Comment ? Pas simple. Selon le communiqué de la candidature, un programme « social business » conduit conjointement avec le Comité national olympique français et l’Association française des Olympiens, sera dédié à la reconversion professionnelle des athlètes de haut niveau à l’issue de leur carrière sportive. Autre initiative, nettement plus sociétale : l’engagement de Paris 2024 et de la capitale à soutenir et aider les jeunes qui habitent la région parisienne, et s’assurer qu’ils profitent pleinement des 250.000 emplois qui seraient créés par les Jeux de Paris 2024.

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En coulisses, l’équipe de candidature a planché sur l’un des chantiers majeurs du dossier, le village des athlètes. Le Parisien a dévoilé, mardi 8 novembre, les résultats d’une étude menée par une équipe d’architectes rassemblée par le cabinet DPA (Dominique Perrault Architecture). Sa mission: travailler sur les possibles contours du futur site olympique et paralympique.

Le résultat se révèle conforme aux prévisions, mais en proposant quelques surprises. Le village des Jeux de 2024 serait construit sur trois communes de Seine-Saint-Denis : Saint-Ouen, L’Ile-Saint-Denis et Saint-Denis. On le savait. Il serait bâti à quelques centaines de mètres du Stade de France et du centre nautique. On le savait également.

Le Parisien dévoile que le village s’étendra sur 46 hectares, au bord de l’eau, autour de la Cité du cinéma qui abritera les lieux de détente. Un restaurant de 5.000 places occupera à lui seul environ 11.000 m2. Les architectes ont imaginé une passerelle piétonne qui permettrait de se rendre de cette partie du village à l’autre, où serait regroupée une partie des hébergements.

Surprise, sur les images en 3D présentées par le cabinet Luxigon: la présence d’une « tour maraîchère », destinée à l’intégration d’activités agricoles au cœur de la ville. La touche environnementaliste d’un projet olympique et paralympique que ses porteurs ont ancré dès l’origine dans une vision très développement durable. Autre découverte: une immense tour de verre, tout près de celle de Pleyel, proposée par les architectes comme un héritage des Jeux.

Pour le reste, beaucoup de vert. Au sol, bien sûr, mais également sur les terrasses des bâtiments. Les architectes lyonnais se sont laissés aller à dessiner des terrasses et une piscine en bord de Seine.

Coût annoncé: 1,2 milliards d’euros. Un chantier dont le financement serait assuré par des fonds publics et privés.