— Publié le 4 novembre 2016

Pour Tokyo 2020, « tout est encore possible »

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L’impression était trompeuse. En se rendant à Tokyo à la mi-octobre pour y rencontrer les autorités politiques et les organisateurs des Jeux de 2020, Thomas Bach avait fait preuve de fermeté. Sans aller jusqu’à taper du poing sur la table, le président du CIO avait rappelé à ses interlocuteurs japonais leurs engagements de candidats, à savoir des Jeux compacts et conçus pour les athlètes.

Trois semaines ont passé. Mais la perspective de voir plusieurs des sites de compétition des Jeux de 2020 délocalisés loin de Tokyo, parfois même très loin, reste d’actualité. La première réunion du groupe de travail quadripartite, formé à la hâte à la demande de Thomas Bach, a été bouclée en cette fin de semaine dans la capitale japonaise. Elle n’a pas avancé d’un pouce. Pire: Christophe Dubi, le directeur de Jeux olympiques au CIO (photo ci-dessus), appelé à y mener les débats, l’a quittée en assurant que « toutes les options demeuraient possibles ». Y compris les pires, à savoir le déménagement des épreuves d’aviron et canoë-kayak course en ligne à plus de 400 km de Tokyo, ou l’organisation des tournois de volley-ball à Yokohama.

Réunis pendant 3 jours, les représentants du CIO, du comité d’organisation des Jeux de 2020, de la ville de Tokyo et du gouvernement de la métropole, se sont abrutis de chiffres et de courbes. Ils ont parlé coûts de construction, inflation, budget et économies. Mais ils n’ont rien décidé. « Le but de ce groupe de travail n’était pas de prendre des décisions, a rappelé Christophe Dubi. Son objectif est d’étudier et de poser toutes les questions qui nous aideront à clarifier la situation, pour le bénéfice de toutes les parties. »

Pas de décision, donc. Pas encore. Selon plusieurs sources, le moment de trancher devrait intervenir à la fin du mois de novembre pour les Japonais, puis dans la première quinzaine de décembre du côté du CIO. En attendant, tout est possible. Le groupe de travail n’a écarté aucune option, surtout pas celle de disséminer les sites de compétition un peu partout autour de Tokyo, sous réserve que ce scénario permette aux Japonais de ramener la facture des Jeux à des niveaux moins effrayants. A en croire les conclusions d’une task force missionnée par la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, pour plancher sur les chiffres, l’addition pourrait s’élever à une trentaine de milliards de dollars, soit quatre fois le devis initial. A lui seul, le site d’aviron et canoë-kayak pourrait coûter sept fois plus que prévu s’il était construit à Sea Forrest, dans la baie de Tokyo, en accord avec les promesses de la candidature.

« Quand vous avez un objectif, qui est d’organiser les meilleurs Jeux possibles et de laisser le plus bel héritage aux habitants de Tokyo, tous les efforts qui vont dans ce sens sont les bienvenus », a expliqué Christophe Dubi. La formule est habile: elle laisse la porte ouverte à toutes les interprétations. Tout est possible. Vraiment tout.