— Publié le 2 septembre 2016

Rendre une médaille… qu’on ne possède plus

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La série continue. Le CIO a annoncé deux nouveaux cas de dopage aux Jeux de Pékin 2008, découverts huit ans après les faits grâce aux travaux de ré-analyse des échantillons de l’époque. Cette fois, il ne s’agit ni de Russes ni d’haltérophiles. Les deux fautifs sont athlètes, médaillé olympique pour le plus illustre du duo.

La Cubaine Yarelys Barrios (en photo ci-dessus), une spécialiste du lancer du disque, a été disqualifiée pour avoir été positive à l’acétazolamide, un diurétique présenté comme un produit masquant. Elle perd sa médaille d’argent des JO de 2008. Par un effet domino désormais très fréquent dans l’univers olympique, l’Ukrainienne Olena Antonova pourrait gagner une place et hériter de l’argent, le bronze allant à la Chinoise Song Aimin.

Paradoxe: Yarelys Barrios a été surclassée de la quatrième à la troisième place de la finale des Jeux de Londres suite à la disqualification pour dopage de la Russe Darya Pischainikova, médaillée d’argent. La situation est inédite. La Cubaine va disparaître du palmarès des Jeux de 2008, mais rester inscrite dans celui des Jeux de 2012, où sa présence sur le podium a été rétroactive et consécutive à une affaire de dopage. Surréaliste.

Mais l’affaire Barrios ne s’arrête pas à un jeu d’écriture dans les palmarès olympiques. Selon le règlement très rigoureux du CIO, la Cubaine devra rendre sa médaille d’argent des Jeux de 2008. Seul ennui, mais de taille: il semblerait que la lanceuse de disque ne possède plus la précieuse breloque. Elle l’aurait vendue aux enchères. Une médaille d’argent du disque féminin en 2008 a été proposée sur Ebay en juin dernier par un vendeur cubain basé au Canada. Elle aurait trouvé acquéreur contre un paiement de 11.655 dollars.

Reste à savoir s’il est prévu dans le règlement du CIO une sanction pour un athlète incapable de rendre une médaille olympique dont il a cherché à se défaire pour payer ses factures.

L’autre banni du jour fait nettement moins de vagues: le sprinteur Samuel Adelebari Francis, du Qatar, a été rétroactivement sanctionné pour avoir été positif au stanozolol, stéroïde anabolisant rendu célèbre par Ben Johnson. Il avait été éliminé en demi-finale du 100 m.