Fausse alerte. Annoncée pour la matinée du lundi 29 août, l’annonce de la fin de la candidature de Rome aux Jeux de 2024 n’a pas eu lieu. Mais le projet olympique italien semble toujours avancer sur un terrain très instable. Virginia Raggi, la maire de la capitale, n’a pas encore dit non, mais ses réserves restent entières.
La leader du Mouvement 5 Etoiles était censée s’exprimer sur le dossier de Rome 2024 lundi, à l’occasion d’une visite à l’Hôtel de Ville de la délégation paralympique italienne avant son départ pour les Jeux de Rio 2016 (7 au 18 septembre). Elle l’a fait. Mais ses propos laissent encore une chance à l’équipe de candidature de poursuivre l’aventure.
« En septembre, après l’été, nous dirons à Gianni Malago (le président du CONI et co-leader du comité de candidature) ce que nous pensons à propos de Rome 2024, a déclaré Virginia Raggi, citée par La Gazzetta dello Sport. Pensons d’abord aux installations municipales laissées à l’abandon et au sport dans les écoles. C’est à partir de ces installations que nous devons commencer à reconstruire le sport. Les Jeux olympiques sont un grand moment de sport, mais on ne naît pas olympique, on le devient. »
Les Jeux ne sont pas une priorité pour la maire de Rome. Jusque-là, rien de nouveau. Elle l’avait répété durant sa campagne. Elle continue à le claironner. Avec une dette cumulée de 13 milliards d’euros, la capitale n’a pas besoin d’un projet olympique. « Sur les 13 milliards de dette de la ville, un milliard est lié aux Jeux de 1960. Et nous n’avons fini de payer que l’année dernière la facture du Mondial 90. Faites les comptes, a-t-elle déclaré dimanche dernier à l’occasion de la fête du quotidien italien Il Fatto Quotidiano.
Reste une question: pourquoi Virginia Raggi ne met-elle pas dès maintenant un point final à l’aventure? Elle en a la possibilité. Et elle semble en avoir également l’envie. A force de repousser sa décision, son hostilité devient suspecte. En Italie, il se raconte que l’avocate italienne chercherait à utiliser la candidature comme un levier pour obtenir de Matteo Renzi, le Premier ministre, très engagé dans le projet de Rome 224 (il était présent aux Jeux de Rio), une re-négociation de la dette.
En attendant, l’équipe de Rome continue à mener campagne. Elle le fera au moins jusqu’en septembre. Avec une date en tête: le 7 octobre 2016. Les villes candidates doivent envoyer au plus tard ce jour-là au CIO la deuxième partie de leur dossier. La candidature italienne devra avoir gagné d’ici là le soutien et la signature de Virginia Raggi.
