— Publié le 26 mai 2016

Brian Cookson, un président en colère

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A Rio de Janeiro, le compte-à-rebours indique J – 71 avant l’ouverture des Jeux olympiques. Le temps des derniers préparatifs. Le moment de sentir monter un début d’impatience. A Aigle, en Suisse, au siège de l’Union cycliste internationale (UCI), ce même chiffre de 71 jours avant les trois coups donne des sueurs froides à Brian Cookson. Le président de l’UCI est inquiet. Son flegme britannique se fissure pour laisser apparaître une pointe de colère.

La raison? Toujours la même: le vélodrome des Jeux de 2016. Il n’est pas prêt. Et pourrait bien, aux dires de Brian Cookson, ne pas l’être à temps pour permettre l’organisation d’un semblant de test pré-olympique. Le dirigeant anglais l’avait expliqué à FrancsJeux au début du mois d’avril, il l’a répété cette semaine à Associated Press: les travaux avancent trop lentement à Rio de Janeiro. Tellement lentement que la perspective de pouvoir tester la piste du vélodrome s’éloigne un peu plus chaque jour.

« Je suis très inquiet, admet Brian Cookson à AP. Les progrès à Rio sont vraiment très lents. J’en arrive à penser qu’il ne sera pas possible d’organiser un véritable test-event. Et cela me préoccupe énormément. Je demande aux Brésiliens de tenir leurs engagements et de terminer les travaux du vélodrome plusieurs semaines avant le début des Jeux. »

L’épreuve pré-olympique de cyclisme sur piste a été plusieurs fois reportée. Elle devait finalement se dérouler au mois de mars 2016, mais les retards dans la pose de la piste, un modèle haut de gamme composé d’un bois de Sibérie, l’ont encore retardée. Les Brésiliens avaient finalement annoncé à l’UCI qu’elle se résumerait en réalité à un simple entraînement, dans le courant du mois de juin. Au grand dam de Brian Cookson. « Un entraînement ne remplace pas une épreuve pré-olympique pour toutes les questions relatives au transport des spectateurs, à la restauration, aux accréditations… », a-t-il confié à FrancsJeux.

A 71 jours de l’ouverture, l’hypothèse d’un entraînement pré-olympique le mois prochain se trouve à son tour compromise. « Il semble que cela pose un problème, explique Brian Cookson. Et je dois dire que j’en suis très préoccupé. »

Le vélodrome olympique de Rio de Janeiro, l’une des structures les plus ambitieuses du dispositif des Jeux de 2016, peut accueillir 5.000 spectateurs. Son coût a été estimé à environ 40 millions d’euros. Plutôt cher dans un pays où le cyclisme n’a jamais été très ancré dans la culture nationale. Mais sa construction, intégrée au Centre d’entraînement olympique de Rio, doit constituer un héritage des JO d’été. Et même, qui sait, contribuer à la percée du cyclisme sur piste au Brésil et plus largement en Amérique du Sud.

En attendant, les travaux de pose de la piste avancent à un rythme désespérément lent, Brian Cookson en perd le sommeil et les pistards en viennent à penser que le vélodrome sentira encore la peinture et la colle au moment des premières épreuves. En prime, la justice brésilienne vient de décider d’étendre son enquête sur des soupçons de corruption à l’ensemble des projets liés à l’organisation des Jeux de Rio (5-21 août). Le parc olympique, notamment. « Pas seulement les chantiers, mais également les contrats de service, la sécurité, tout ce qui a été financé par des fonds fédéraux« , a indiqué à l’agence Reuters le procureur Leandro Mitidieri.