Candidatures

Pour 2024, Paris veut forcer les portes du rêve

— Publié le 17 février 2016

Après le logo, le dossier. Et dans le dossier, le slogan. L’équipe de Paris 2024 a effectué d’un coup plusieurs foulées supplémentaires dans la course aux Jeux olympiques et paralympiques, mercredi 17 février, sous les plafonds de la Philarmonie. Elle a présenté son dossier de campagne. Elle a levé le voile sur son dispositif. Elle a révélé son slogan. Le tout en moins de 2 heures. Costaud.

Le dossier, d’abord. Ses grandes lignes étaient connues de tous, elles avaient été répétées depuis plusieurs semaines par les porteurs du projet. La présentation n’a surpris personne. Bernard Lapasset, le co-président de la candidature, les a énoncées sur son temps de parole, en début de manifestation. Le dossier parisien met les athlètes au cœur des Jeux. Il innove dans son mode de gouvernance, avec une priorité donnée au mouvement sportif et un financement partagé en parts égales entre les pouvoirs publics et le secteur privé. Enfin, il donne à la candidature une dimension résolument participative.

Le dispositif, ensuite. Pour le détailler, la parole a été donnée à Etienne Thobois, le directeur général de Paris 2024. Carte à l’appui, il a transporté le public de la Philarmonie – environ 2.000 invités dont plusieurs centaines d’enfants et d’adolescents appelés à intervalles réguliers à donner de la voix – de la Seine-Saint-Denis au Château de Versailles, en passant par Paris, traversée d’est en ouest et du nord au sud. Au total, le dispositif olympique et paralympique compte 38 sites, dont neuf stades exclusivement réservés aux tournois de football. 95% d’entre eux existent déjà ou seront seulement temporaires.

Le projet s’avère compact: 80% des sites parisiens seraient situés dans un rayon de 10 km autour du village des athlètes. Il privilégie le confort des athlètes: 85% d’entre eux seraient logés à moins de 30 minutes de leur site de compétition. Il se révèle « durable et responsable »: les Jeux nécessiteraient seulement de construire quatre sites, à savoir le parc aquatique à Aubervilliers, le village des athlètes sur l’Ile Saint-Denis, celui des médias au Bourget, et enfin une salle couverte de 8.000 places dans le sud de la capitale, Bercy Arena 2.

Le CIO devrait apprécier. Les résolutions de son Agenda 2020, le nouveau code de conduite des villes candidates, est respecté à la lettre. Pas une seule faute de goût, pas le moindre écart. Mais Los Angeles et Rome présentent elles aussi une copie pleine de respect pour l’Agenda en question, avec des projets privilégiant les sites existants et les constructions temporaires. Tout porte à penser, donc, que la différence se fera sur un autre terrain.

A l’image de Rome, Paris a choisi de mettre en valeur son patrimoine, sportif comme culturel. Le beach volley serait installé sur le Champ-de-Mars, avec la Tour Eiffel comme première spectatrice. L’escrime retrouverait les salles du Grand Palais. L’équitation pourrait se déployer dans les jardins du Château de Versailles. L’épreuve de cyclisme sur route emprunterait l’avenue des Champs-Elysées. Les triathlètes plongeraient dans la Seine, juste sous la Tour Eiffel. Enfin, le vieux stade Yves du Manoir, à Colombes, recevrait le hockey-sur-gazon. Un clin d’œil au passé, l’enceinte ayant servi 100 ans plus tôt lors des Jeux de Paris en 1924.

La vision, enfin. Elle tient en un slogan, dévoilé par Tony Estanguet au terme d’un long discours enveloppé d’émotion: « La force d’un rêve ». Le co-président du comité de candidature, invité à jouer les tribuns et à donner des frissons au public, a fait se lever les premiers rangs de l’assistance. « Notre rêve est notre force, notre force est notre rêve », a-t-il conclu. Belle formule.

Les athlètes? L’équipe de Paris 2024 les a fait venir en masse. Laurent Blanc lui-même s’est pointé en avance à la Philarmonie, transporté par une moto-taxi. Sept d’entre eux sont montés sur la scène, en fin de cérémonie, pour lire un message écrit à leur intention: les athlètes Muriel Hurtis, Marie-José Pérec et Stéphane Diagana, la basketteuse Céline Dumerc, l’escrimeur et skieur handisport Cyril Moré, le skipper Thomas Coville et le judoka Teddy Riner. Appelé à s’exprimer en dernier, le champion olympique des poids lourds a battu tout le monde à l’applaudimètre. En vrai poids lourd.

 

PLAN Sites olympiques (zoom) - FRA