Candidatures

A Hambourg, l’heure du premier vote

— Publié le 27 novembre 2015

L’heure H approche à Hambourg, candidate de l’Allemagne pour les Jeux d’été en 2024. Une heure H qui précède d’un peu moins de deux ans le jour J, où sera désignée par le CIO la ville hôte de l’événement olympique. Dimanche 29 novembre, les habitants d’Hambourg et de Kiel, où seraient disputées les compétitions de voile, sont appelés à se déclarer par référendum pour ou contre le projet olympique.

Une étape cruciale et même plus que cela, décisive. En cas de oui, le comité de candidature prolongera l’aventure. Et, soyons clair, les chances allemandes en seront largement renforcées. Dans l’hypothèse où le non l’emporterait, le dossier « Hambourg 2024 » sera transformé en confettis et envoyé dans les oubliettes de l’histoire. Pire: le sport allemand pourrait connaître un « sombre avenir », promet Alfons Hoermann, le président du comité olympique allemand (DOSB).

A quelques poignées d’heures du vote, les clignotants sont plutôt orientés au vert. Les règles du scrutin, d’abord, incitent à un certain optimisme dans le camp des « olympiques ». Pour valider la candidature, une majorité est requise sur la base d’au moins 260.000 votes, soit quelque 20% de la population. A trois jours du référendum, près de 500.000 personnes avaient déjà participé via un vote postal, soit environ 40% des 1,3 millions d’électeurs inscrits sur les listes à Hambourg et Kiel. Un taux de participation derrière lequel Alfons Hoermann devine déjà le succès.

Les sondages, ensuite, se révèlent tous plutôt favorables au projet olympique. L’un des derniers réalisés, menés avant les attaques terroristes à Paris et l’annulation d’un match de la Mannschaft à Hanovre, mais publiés après ces événements, marque un fléchissement du oui, à 56% contre 63% au mois de septembre. Mais ses résultats restent encore au-dessus de la barre des 50% nécessaires à la poursuite de la candidature olympique. Surtout, une autre enquête d’opinion, conduite dans l’ensemble du pays après les attaques, fait état d’un résultat positif de 64%. « Un sondage selon lequel deux Allemands sur trois pensent que les Jeux olympiques profiteraient non seulement à Hambourg et à sa région, mais aussi à l’Allemagne toute entière », insiste Alfons Hoermann.

Pour le président du comité olympique allemand, un score de 50% à la sortie des urnes, dimanche 29 novembre, constituerait un succès et la certitude de poursuivre l’aventure. « Mais tout point supplémentaire représenterait un bonus, un coup de pouce et une réussite », a-t-il expliqué à l’agence de presse SID.

Optimisme, donc, mais sans béatitude. L’équipe de candidature le sait, les partisans du non ne manquent pas d’os à ronger. La menace sécuritaire, bien sûr, les soupçons de corruption sur l’attribution par la FIFA à l’Allemagne du mondial de football en 2006 et, le plus épais du lot, la question du financement. Le comité de candidature a proposé pour les Jeux de 2024 un budget de 11,2 milliards d’euros, dont près de moitié (6,2 milliards) serait amenée par l’Etat, la ville se contentant d’une part réduite à 1,2 milliards d’euros. Mais les autorités politiques allemandes n’ont pas encore formellement apporté leur caution à ce découpage financier.

En cas de succès du oui, dimanche, l’équipe de candidature pourrait débuter pour de bon sa campagne. Son budget serait officialisé, ses effectifs décuplés, sa communication intensifiée. Le vrai départ, en somme. De son côté, le DOSB appuierait sur l’accélérateur en embarquant dans le projet un maximum de noms connus du sport allemand. Parmi les premiers cités, l’ancien joueur de tennis Michael Stich, l’ex-reine du patinage artistique Katarina Witt, le géant de la NBA Dirk Nowitzki. Pas mal.

« Nous voulons gagner dimanche. Et nous voulons gagner en 2017 à Lima », répète Olaf Scholz, le maire d’Hambourg. Pas simple mais jouable.