— Publié le 15 octobre 2015

Pour John Coates, la messe est dite

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Au train où vont les choses, John Coates pourrait bien se voir proposer bientôt la nationalité japonaise. Ou encore, pourquoi pas, les clefs de la ville de Tokyo. Le dirigeant australien, choisi par Thomas Bach pour présider la commission de coordination des Jeux d’été en 2020, semble déterminé à aller dans le sens voulu par les organisateurs japonais. A tous les coups, ou presque.

La dernier exemple en date concerne l’épineux dossier des nouveaux sports du programme olympique. Pour les Jeux de Tokyo en 2020, les organisateurs ont opté après un patient processus de sélection pour un groupe de cinq: baseball/softball, surf, karaté, escalade et skateboard. Au total, pas moins de 18 nouvelles disciplines, soit un contingent de 474 nouveaux athlètes.

Trop? Pas pour John Coates. Présent à Tokyo cette semaine pour une visite de la commission de coordination, l’Australien a une nouvelle fois tressé une couronnes d’éloges pour le travail des Japonais et pour leurs choix. « Un ensemble très équilibré », a-t-il jugé en référence au groupe des cinq sports proposé par l’équipe de Tokyo 2020. Le vice-président du CIO y voit un subtil et séduisant mélange de disciplines traditionnelles (karaté, baseball/softball) et d’épreuves susceptibles d’attirer les jeunes (surf, escalade, skateboard). Un parfait mixte d’activités de plein air et de salle. Il l’a dit en conférence de presse (notre photo), aux côtés d’un Yoshiro Mori, le patron du comité d’organisation, visiblement aux anges.

Depuis l’annonce par les Japonais de leurs cinq favoris, tout n’a pourtant pas été simple dans l’univers olympique. Le squash, éternel recalé, à crié à l’injustice. Normal et attendu. Le baseball s’est fait remarquer, au Japon, pour une affaire de paris interdits,  un joueur des Yomiuri Giants, l’équipe la plus populaire dans le pays, ayant parié sur plusieurs matchs, dont certains impliquant sa propre formation.

Surtout, la décision des Japonais de proposer au CIO l’entrée dans le programme du skateboard a déchaîné une improbable cascade de réactions. La plus extrême est venue d’un groupe de skaters tellement opposés à l’idéal olympique qu’ils ont eu l’idée de faire circuler une pétition appelant à rejeter le projet.

John Coates et le CIO auraient pu tiquer. Mais il en faut plus à l’Australien pour dédire les Japonais. A la question des paris illégaux dans le baseball, John Coates a répondu sans nuance qu’un seul cas ne pouvait pas faire une généralité. En clair, que l’infortuné tricheur des Yomiuri Giants ne pouvait pas, à lui seul, mettre en péril la crédibilité de tout un sport et ses chances d’accéder au Graal olympique.

Le skateboard? Un épiphénomène. « Le skateboard est un sport relativement jeune, a expliqué posément John Coates. Il existe actuellement un grand nombre de fédérations qui organisent ses événements internationaux. Au CIO, nous sommes en discussion avec elles. Nous devrions bientôt pouvoir en identifier une afin de la reconnaître et travailler avec elle. » Une affaire de quelques mois, donc.

La question des nouveaux sports sera discutée en mars prochain par la commission du programme olympique. Au mois de juin 2016, la commission exécutive du CIO se penchera à son tour sur le sujet. La décision finale de leur adoption pour les Jeux de 2020 reviendra à l’assemblée générale du CIO, réunie en session en août 2016 en marge des Jeux de Rio. A écouter John Coates, il ne fait guère de doute que les Japonais seront confortés dans leurs choix.