Candidatures

« En 2023, ce sera au tour de la France »

— Publié le 6 octobre 2015

Le ski français voit grand. Et il trouve le temps long. Six ans après les championnats du monde de ski alpin 2009 à Val d’Isère, la Fédération française de ski (FFS) veut recevoir une nouvelle fois un événement majeur du calendrier international. Son choix est fait: les Mondiaux de ski alpin en 2023. Michel Vion, son président (notre photo), en a expliqué à FrancsJeux le pourquoi et le comment.

FrancsJeux: Pour quelle raison souhaitez-vous organiser les championnats du monde de ski alpin en 2023?

Michel Vion: Nous ne pouvons pas revendiquer être l’une des premières fédérations sportives françaises, et l’une des principales au monde dans le domaine du ski, avec 21 médailles mondiales au cours de la saison dernière, sans recevoir un événement majeur tous les 10 ou 15 ans. L’hiver 2023 nous a semblé constituer la fenêtre de tir la plus favorable. Tous les grands pays de la discipline, Autriche, Suisse, Allemagne, Suède, Etats-Unis, auront eu une grande compétition mondiale entre 2011 et 2021. En 2023, ce sera au tour de la France. A nous de prouver que nous méritons d’organiser les championnats du monde.

Comment va se dérouler le processus de candidature?

Nous avons lancé la manœuvre au cours de l’été dernier, en sollicitant trois stations: Val d’Isère, Chamonix et Courchevel/Méribel. La candidature sera pilotée, gérée et arbitrée par la Fédération française de ski. Nous allons rendre visite à ces trois stations, afin de déterminer celle qui aura le plus de chances de l’emporter. Au final, le choix appartiendra à la FFS. Nous ne voulons pas que les stations perdent du temps à constituer des dossiers, à faire campagne et à se battre les unes contre les autres. Je n’ai pas oublié l’expérience de la candidature d’Annecy pour les Jeux de 2018, avec quatre candidates françaises et beaucoup d’énergie perdue pour en choisir une. Nous nous étions consumés avant même de débuter la campagne.

Quel sera l’échéancier de la candidature?

Le comité directeur de la FFS prendra sa décision sur le choix de la station candidate en début d’année 2016. Nous envisageons ensuite une annonce officielle lors d’un grand événement, par exemple les finales de la Coupe du Monde de ski alpin à Saint-Moritz, au mois de mars 2016. Nous pourrions ainsi nous rendre au Congrès de la FIS, au mois de juin à Cancun, avec une équipe de candidature en ordre de bataille.

La France devra-t-elle faire face à d’autres candidatures?

A ce jour, il se dit que l’Autriche pourrait se lancer. Mais elle a obtenu les Mondiaux en 2013 et organisera les championnats du monde de ski nordique en 2019. Pour le reste, rien d’autre. Nous voulons rapidement nous afficher pour éviter toute candidature « exotique ».

Cette candidature peut-elle être liée, d’une façon ou d’une autre, à celle de Paris pour les Jeux de 2024?

Nous sommes solidaires de Paris 2024, c’est évident. Je le suis, les skieurs le sont. Nous rêvons tous des Jeux. Mais nous n’avons pas intégré ce paramètre dans notre réflexion. Est-ce un avantage? Est-ce au contraire un handicap? La question ne se pose pas.

A titre personnel, serez-vous impliqué dans la campagne de candidature de Paris pour les Jeux de 2024?

J’aurai un petit rôle à jouer, bien sûr, comme beaucoup d’autres présidents de fédération. Je connais du monde, notamment au CIO. Je possède un réseau.

Qu’avez-vous pensé, en tant que président de la FFS, du choix de Pékin comme ville-hôte des Jeux d’hiver en 2022?

Pékin a été un choix par défaut. Je suis d’accord avec Gian Franco Kasper (le président de la FIS), qui estimait que Pékin était une meilleure option pour le développement du ski. Mais il n’est pas bon, à mes yeux, que trois Jeux d’hiver consécutifs, Sotchi 2014, PyeongChang 2018 et Pékin 2022, se disputent en dehors des grandes nations alpines.