— Publié le 1 septembre 2015

A Tokyo, les Jeux n’ont plus de stade et plus de logo

Événements Focus

Sale temps pour le comité d’organisation des Jeux de Tokyo en 2020. Partis comme pour un sprint, les Japonais n’en finissent plus de trébucher. A cinq ans de l’événement, ils n’ont plus de stade ni d’architecte pour en dessiner les plans. Depuis ce mardi 1er septembre, ils se retrouvent également sans logo pour leurs Jeux olympiques et paralympiques. La conséquence d’une polémique entre les organisateurs japonais et un designer belge, ce dernier accusant les premiers d’avoir plagié son propre logo imaginé pour le théâtre de Liège.

Sale affaire, en vérité. Le 24 juillet dernier, l’équipe de Tokyo 2020 dévoile en grandes pompes l’image des Jeux de Tokyo, un mélange de T et de L surmonté d’un rond rouge semblable à un nez de clown. Les Japonais expliquent que ces emblèmes « symbolisent le pouvoir de l’unité » autour de l’événement olympique. La couleur noire de la colonne centrale représente la diversité, l’addition de toutes les couleurs. Le cercle symbolise un monde ouvert à tous où chacun accepte l’autre tel qu’il est. La couleur rouge du cercle représente le pouvoir de tous les cœurs battant à l’unisson. Admettons.

Seul ennui, mais de taille: un désigner belge, Olivier Debie, accuse les Japonais de plagiat. Il assure, preuves à l’appui, que la société asiatique MR_Design a copié le logo qu’il avait créé pour le théâtre de Liège. Sur le moment, les Japonais nient l’évidence. Mais la polémique enfle, Olivier Debie refusant de lâcher l’affaire.

Sa conclusion est tombée de mardi. L’équipe de Tokyo 2020 renonce à son logo. Selon la presse japonaise, la société MR_Design et son créateur, Kenjiro Sato, auraient été piocher sur Internet une ou plusieurs photos ne leur appartenant pas. Lors de sa présentation, le designer a utilisé une photo d’un aéroport japonais prise par une autre personne. Il a finalement reconnu avoir repris ce visuel sans autorisation. Des internautes japonais ont également découvert que Kenjiro Sano s’était inspiré d’images piochées sur le net.

A en croire, l’AFP, ces enquêteurs amateurs ont lancé « une véritable campagne d’investigation depuis que le créateur du logo du théâtre de Liège a accusé en juillet Kenjiro Sano d’avoir copié sa création. » Ils n’ont jamais relâché la pression. Ils ont notamment révélé les ressemblances troublantes dans le cas de la campagne du groupe Suntory, ce qui a conduit le designer à présenter des excuses et à retirer ces graphismes problématiques.

Le graphiste belge a porté l’affaire devant la justice de son pays. Une décision doit être rendue le 22 septembre devant le tribunal civil de Liège.

A 5 ans des Jeux, l’équipe de Tokyo a déjà bouclé l’essentiel de son programme de marketing. Elle croyait avoir fait le plus dur en réussissant à convaincre les plus grandes entreprises japonaises de l’accompagner dans l’aventure olympique. La voilà aujourd’hui contrainte de relancer en même temps deux nouveaux appels d’offres, l’un pour le stade principal des Jeux, l’autre pour le logo. Pour le premier, le temps presse. Le second est moins urgent. Mais le CIO a déjà prévenu qu’il souhaitait être associé à l’étude des dossiers et au choix du vainqueur. Assez rigolé.