— Publié le 1 août 2015

A Kuala Lumpur, le calme après la tempête

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Les journées se suivent mais ne se ressemblent pas toujours au CIO. Vendredi 31 juillet, le bras de fer entre Pékin et Almaty pour l’accueil des Jeux d’hiver en 2022 avait donné à la 128ème session, au Centre de convention de Kuala Lumpur, une résonance internationale. Ce samedi 1er août, l’institution olympique a retrouvé une ambiance et un tempo plus familiaux. Les médias chinois, une bonne centaine de journalistes, ont quitté le centre de presse. Les Kazakhs, nettement moins nombreux, ont eux aussi plié bagages. Lendemain de fête pour les uns, gueule de bois pour les autres.

Une journée calme, donc. Un rien soporifique, même. Mais, en creusant un peu, pas totalement dénuée d’intérêt. Pour preuve ces quelques informations, nouveautés et décisions entendues ici et là au Kuala Lumpur Convention Centre.

– Le CIO a désigné par vote, en début d’après-midi, les membres de sa commission d’éthique. Une procédure qui a permis d’élire Pierre-Olivier Beckers-Vieujant, Geert Corstens, Francisco J. Elizalde, Robin E. Mitchell, Patricia O’Brien, Samuel Schmid et Yang Yang. Le président en sera le magistrat sénégalais Youssoupha Ndiaye. Son vice-président, le Français Guy Canivet, membre du Conseil Constitutionnel. Commentaire de Mark Adams, le directeur de la communication du CIO: « Si l’on en juge par les CV respectifs de certains de ses membres, on peut conclure que cette commission d’éthique sera vraiment indépendante. »

– Le CIO ne connaît toujours pas la crise. Il semble même protégé pour un bout de temps de toute menace de récession. Son rapport financier fait état, au 31 décembre 2014, de la somme rondelette de 1,828 milliard de dollars de revenus. Dans la colonne dépenses, 1, 703 milliards de dollars. Différence: 125 millions de dollars. Commentaire de Mark Adams: « Nous distribuons au mouvement sportif 90% de nos revenus. »

– L’entrée de nouveaux sports dans le programme des Jeux d’été en 2020 ne pourra pas excéder un total de 500 athlètes supplémentaires, a expliqué John Coates, le président de la commission de coordination des Jeux de Tokyo. Peu et beaucoup à la fois. Un quota qui, selon les premiers calculs, ne devrait pas permettre de laisser plus d’un ou deux sports se faire une place aux Jeux. Dans l’hypothèse où les Japonais choisiraient le baseball/softball, une seule autre discipline conserverait une chance d’accéder au nirvana olympique. Elles sont pourtant huit fédérations internationales à se préparer pour leur grand oral devant les organisateurs japonais, les 8 et 9 août à Tokyo.

– L’Australie pense toujours à se lancer dans la course aux Jeux d’été en 2028. Mais elle a réduit la liste des choix possibles à une seule unité: Brisbane. Melbourne et Sydney seraient hors du coup, a fait savoir John Coates. En cause, un règlement du CIO contraignant les organisateurs des Jeux à placer leur événement en juillet ou en août. « A cette époque de l’année, il fait trop frais à Melbourne comme à Sydney, a précisé John Coates. Il ne nous reste plus que Brisbane et le Queensland pour tenter notre chance. »

– Le rapport de la commission de coordination des Jeux de Rio n’a généré aucune question de la part des membres du CIO. Silence sur toute la ligne. Pas une seule voix ne s’est élevée pour évoquer la question des eaux de la baie, pourtant présentées par Associated Press comme un sulfureux bouillon de bactéries.

Une journée finalement très tranquille dans le monde de l’olympisme.