Candidatures

Bye bye Boston

— Publié le 28 juillet 2015

On s’y attendait, certes, mais la nouvelle reste soudaine: Boston a retiré sa candidature à l’organisation des Jeux d’été en 2024. L’information, qui avait fuité lundi en début d’après-midi dans la presse locale, a été confirmée plus tard dans la journée par un communiqué du comité olympique américain. « Nous n’avons pas été en mesure d’obtenir le soutien d’une majorité des citoyens de Boston pour accueillir les Jeux olympiques de 2024 et les Jeux paralympiques. Par conséquent, l’USOC ne pense pas que Boston, avec le niveau de soutien actuel, serait en mesure de l’emporter face aux superbes candidatures de Paris, Rome, Hambourg, Budapest ou Toronto », a expliqué Scott Blackmun, le patron de l’USOC.

Le dernier épisode d’un feuilleton marqué, depuis le début, par une succession d’erreurs de parcours et de tentatives souvent vaines de corriger le tir. En quelques mois, l’équipe de Boston 2024 a changé de tête, Steve Pagliuca ayant remplacé John Fish. Elle a présenté deux dossiers, le dernier baptisé 2.0. Elle a souscrit l’assurance la plus chère de l’histoire du mouvement olympique. Elle a essuyé stoïquement les critiques souvent très violentes de la presse américaine. Mais rien n’a pu inverser la courbe des sondages de popularité d’un projet olympique qui n’a jamais pu rallier la majorité de la population.

Le coup de grâce a été donné lundi 27 juillet avec le refus du maire de Boston, Marty Walsh, de signer l’engagement de sa ville derrière le projet olympique, un document indispensable pour déposer un dossier de candidature. « Je refuse d’engager la responsabilité de Boston pour des dépassements, et je refuse de signer une garantie qui utilise l’argent des contribuables pour payer pour les Jeux olympiques », a tranché Marty Walsh.

Exit, donc, Boston. Pour l’USOC, le coup est rude. Ses dirigeants, le président Larry Probst en tête, croyaient avoir fait le plus dur en choisissant leur ville candidate, entre Los Angeles, San Francisco, Boston et Washington DC. Ils étaient partis les premiers dans la course aux Jeux. Les voilà désormais les mains vides, à moins de deux mois de la date limite de dépôt des dossiers, alors que le CIO s’apprête à se réunir en session, à partir de vendredi à Kuala Lumpur.

Mais il semble aujourd’hui très prématuré d’enterrer les chances des Etats-Unis de décrocher le pompon. L’USOC a fait savoir dès lundi qu’il se donnait jusqu’en août pour désigner une autre ville candidate. Un plan B qui pourrait, selon plusieurs sources, porter le nom de Los Angeles. « Nous allons immédiatement commencer à explorer comment cela est possible, tout en respectant les principes auxquels nous sommes fermement attachés », a suggéré Scott Blackmun.

La route est encore longue. L’épisode Boston ne sera peut-être plus qu’un vague souvenir, au printemps 2016, lorsque le CIO désignera les villes candidates aux Jeux. Et tout le monde l’aura oublié, un an plus tard, au moment où la commission d’évaluation fera son tour d’inspection des postulants. En abandonnant la piste Boston, l’USOC a certainement pris la seule décision susceptible de conserver ses chances intactes. En désignant Los Angeles, le mois prochain, le comité olympique américain se présenterait même au départ de la course avec un dossier autrement plus solide.

Le CIO le sait. Thomas Bach n’a d’ailleurs pas tardé à réagir, depuis Kuala Lumpur, où a débuté ce mardi la réunion de la commission exécutive. « Nous sommes confiants dans le fait que les Etats-Unis feront le bon choix et qu’ils pourront présenter une candidature forte d’ici au 15 septembre, a assuré le président du CIO dans un communiqué. Nous en sommes encore à la phase d’invitation et c’est exactement à cela que sert cette phase, à permettre aux Comité nationaux olympiques (CNO) et aux villes d’étudier de possibles candidatures. Il n’a jamais fait aucun doute que l’USOC allait présenter une candidature américaine. Cette phase d’invitation est aussi une opportunité pour déterminer quelle ville doit être choisie in fine par les comités olympiques nationaux ».

Budapest, Hambourg, Paris, Rome, voire Toronto, ne connaissent pas encore leur adversaire américaine. Une situation finalement pas si confortable.