Candidatures

« Les Jeux les mieux assurés de l’Histoire »

— Publié le 23 juillet 2015

Les sondages leur sont encore défavorables, la presse américaine ne leur fait aucun cadeau et les anti-JO leur mènent une guerre de tranchée, mais les porteurs du projet olympique de Boston ne baissent pas les bras. Ils s’accrochent. Ils se battent. Avec, face à eux, une série d’obstacles dont leurs rivaux européens ignorent à peu près tout.

Ce jeudi 23 juillet, l’équipe de Boston 2024 a publié un long communiqué détaillant de façon précise et chiffrée le « plan anti-risques » du dispositif olympique. En clair, les assurance souscrites par le comité de candidature dans l’hypothèse, toujours réelle, où le dossier de la capitale du Massachusetts serait choisi par le CIO en juillet 2017 pour accueillir les Jeux de 2024. Jouant à fond le jeu de la transparence, le texte explique que tout a été prévu, écrit et surtout payé pour couvrir les risques de dépassement budgétaire, d’annulation d’épreuves ou de recettes inférieures aux prévisions, notamment en ce qui concerne la billetterie.

Le plan en question compte 13 pages. Il recense huit polices d’assurance différentes. Il est accessible en ligne à quiconque s’intéresserait de très près à la question. Un document qui fait dire à Steve Pagliuca, le patron de la candidature, que les Jeux de Boston seraient « les mieux assurés de l’Histoire ».

En cas de succès dans la course aux Jeux, l’équipe de Boston 2024 devra faire un chèque de 128 millions de dollars, environ 116 millions d’euros, à sa compagnie d’assurance. Cher. Mais les Américains n’ont pas vraiment le choix. Ils sont contraints de faire savoir, aux médias et au public, que toutes les précautions ont été prises pour se prémunir de la moindre hausse des impôts consécutive aux Jeux ou à leur préparation.

Soyons honnêtes: il n’existe à ce jour aucune autre ville candidate aux Jeux de 2024 où la pression de l’opinion, des médias et de la classe politique soit aussi forte. A Paris comme à Rome, Hambourg ou Budapest, il n’est pas demandé aux équipes de candidature de publier les détails de leur police d’assurance. Une situation qui fait à la fois la force, et la faiblesse, du dossier de Boston 2024.

Autre preuve de cette obsession très américaine de la transparence: les récents propos de Marty Walsh, le maire de Boston. Pressé par certains des membres de l’administration locale, le premier élu de la ville a assuré une main sur le coeur que l’équipe de Boston 2024 publierait très rapidement, sans doute dans les prochains jours, la totalité de son dossier de pré-candidature. La version initiale, présentée dès l’an passé au comité olympique américain (USOC) au moment de la sélection de la ville candidate aux Jeux de 2024. Un document jusque-là tenu secret.

Steve Pagliuca s’est engagé par écrit, via un communiqué, à rendre le dossier public « en début de semaine prochaine ». Il n’est pas difficile d’imaginer qu’il sera dévoré, analysé et décrypté par la presse locale, l’opposition municipale et les groupes de pression opposés au projet olympique. Tous chercheront à débusquer la moindre trace d’argent public dans un dispositif censé ne rien coûter aux contribuables.

Rien n’est simple pour l’équipe de Boston 2024. « Mais nous, les Américains, avons l’habitude de fonctionner ainsi », assurait Steve Pagliuca à FrancsJeux lors d’une récente interview. Ils n’en sont que plus redoutables.