— Publié le 27 janvier 2015

Michael Van Praag, le candidat qui en veut à Blatter

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Et de cinq. A trois jours de la date limite de dépôt des candidatures, un cinquième homme a levé la main pour annoncer son intention de briguer en mai prochain le fauteuil de président de la FIFA. Mais celui-là l’a fait depuis les premiers rangs de la salle. Michael Van Praag, 67 ans, n’est pas seulement le président de la fédération néerlandaise de football (KNVB), une position très respectable dans le monde du football. Il est surtout membre du comité exécutif de l’UEFA, une institution qui pourrait bien se ranger en bon ordre derrière sa silhouette.

La lettre de candidature officielle du dirigeant néerlandais est envoyée ce mardi 29 janvier au siège de la FIFA à Zurich. Selon l’intéressé, elle est accompagnée des cinq lettres de soutien de fédérations nationales, une condition obligatoire requise par les statuts de la FIFA pour postuler à la fonction présidentielle. En soi, ce « détail » distingue déjà Michael Van Praag de deux autres candidats, les Français Jérôme Champagne et David Ginola, actuellement lancés dans une course contre le temps à l’issue incertaine pour récupérer ces cinq sésames avant la fin de la semaine.

Sans surprise, Michael Van Praag se pose en alternative crédible, et surtout intègre, à l’actuel maître des lieux, et favori pour le vote: Sepp Blatter. « Il est temps que l’organisation soit normalisée et qu’elle se concentre à nouveau sur le football, suggère le Néerlandais. J’ai attendu qu’un candidat crédible se présente. Il n’est pas venu. Dans ce cas, on ne doit pas en rester aux mots mais les faire suivre d’actions. »

Le discret Néerlandais, peu connu du grand public, a fait parler de lui ces derniers temps en multipliant les critiques envers Sepp Blatter et sa gouvernance. En juin dernier, au Congrès de la FIFA à Sao Paulo, il s’est adressé au Suisse en ces termes, depuis la tribune: « Je vous aime beaucoup, vous connaissez ma femme, n’y voyez rien de personnel, mais la réputation de la FIFA est aujourd’hui indissociable de la corruption. La FIFA a un président, vous êtes responsable, vous ne devriez pas vous représenter, ce n’est pas bon pour la FIFA ».

Michael Van Praag bénéficiera-t-il pour autant des voix du football européen? Les choses ne sont pas si simples. Gianni Infantino, le secrétaire général de l’UEFA, s’est empressé de préciser que la candidature du Néerlandais n’était pas estampillée UEFA, même si l’intéressé l’a annoncée à l’occasion d’un comité exécutif de l’instance continentale. « Il n’y a pas de candidat de l’UEFA parce que l’UEFA ne vote pas au congrès de la FIFA, ce sont les fédérations nationales qui votent », a-t-il rappelé. Avant de souligner: « L »UEFA considère qu’il devrait y avoir une discussion publique et ouverte sur l’avenir de la FIFA. Dans l’intérêt de la FIFA, il serait positif que des candidats crédibles se présentent à l’élection à la présidence. Nous sommes heureux que le prince Ali se présente, comme M. Van Praag, car ils peuvent contribuer au débat. »

Seule certitude: l’arrivée de Michael Van Praag dans la course fait les affaires de Sepp Blatter. Il semble en effet difficile d’imaginer que les 54 voix de l’UEFA aillent désormais en bloc vers le Jordanien Ali bin Al Hussein, le plus jeune des candidats. Elles se diviseront entre les deux rivaux les plus sérieux du Suisse. Une perspective qui n’emballe personne.