Candidatures

Rome y croit, Boston compte

— Publié le 22 janvier 2015

La bataille pour les Jeux d’été en 2024 serait-elle une course de vitesse? Alors que le CIO a seulement lancé la semaine passée sa phase nouvelle d’invitation aux éventuels postulants, les grandes manœuvres ont débuté pour les deux villes déjà en lice, Rome et Boston. Toutes les deux ont avancé un premier pion, mercredi 21 janvier. A leur manière.

Dans le cas de Rome, la scène s’est déroulée à Davos, en Suisse, où se tient actuellement le Forum économique mondial. Thomas Bach s’y est montré, en voisin. Mattéo Renzi, le Premier ministre italien, y était invité. Il a demandé à Giovanni Malago, le président du comité olympique italien (CONI), de l’accompagner. Les trois hommes se sont vus. C’était prévu. Ils ont parlé des Jeux de 2024 et de la candidature de Rome. Prévu, également.

A ce stade du processus, rien de très spectaculaire n’est sorti de l’entrevue, au moins officiellement. On s’y attendait. Giovanni Malago en a délivré une forme de résumé, baigné comme il se doit d’un parfum d’optimisme. « Nous savons qu’il sera compliqué pour nous d’obtenir l’organisation des Jeux, mais nous sommes optimistes, a-t-il expliqué. La force de l’Italie est précisément l’Italie. Notre comité national olympique a plus de 100 ans, nous excellons dans de nombreuses disciplines sportives et nous avons une solide réputation. Mais la faiblesse de l’Italie est aussi l’Italie, avec tous les problèmes que nous connaissons et que nous espérons mettre derrière nous. »

Les deux autres côté du triangle ont également lâché quelques mots quant au contenu de la réunion de Davos. Thomas Bach a assuré avoir pu mesurer lors de cette rencontre l’implication sans faille de Mattéo Renzi dans le projet olympique de Rome. « Ses mots traduisent parfaitement sa passion pour les Jeux et sa compréhension des résolutions de l’Agenda 2020, y compris des nouvelles opportunités qu’il peut offrir aux villes candidates », a suggéré le président du CIO.

Le Premier ministre italien, de son côté, a parlé d’une « réunion très positive », au cours de laquelle il a pu constater « la grande estime de Thomas Bach pour l’Italie, son mouvement sportif et pour le CONI ». Mattéo Renzi a également expliqué qu’il avait très officiellement invité Thomas Bach à lui rendre visite dans ses bureaux, au Palazzo Chigi, lors de son séjour à Rome le mois prochain.

Autre décor, autre priorité: Boston, capitale du Massachusetts. Le comité de candidature a présenté au public, mercredi 21 janvier, son dossier olympique, son budget et son mode de financement. Une présentation très attendue.

Côté chiffres, Boston joue la carte de la raison. A ce stade du processus de candidature, la ville table sur un budget opérationnel de 4,7 milliards de dollars, soit un peu plus de 4 milliards d’euros. Une somme supérieure à la moyenne, censée couvrir les dépenses d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques: salaires, hébergement, fonctionnement des infrastructures, technologie… Une somme qui, précise l’équipe de candidature, proviendra de la vente de produits dérivés, des droits TV et du sponsoring, ainsi que de la billetterie. A lui seul, le budget de partenariat devrait atteindre 1,6 milliard de dollars.

Par ailleurs, Boston 2024 a prévu une enveloppe de 3,4 milliards de dollars pour la construction des infrastructures sportives, du village olympique et des centres de presse. Un budget qui devrait être bouclé par un mixte entre partenaires privés et subventions publiques. Les contribuables seront donc mis à contribution. Une pilule que le comité de candidature devra faire avaler à la population, aujourd’hui plutôt favorable aux Jeux, mais à la condition qu’ils ne lui coûtent pas un seul dollar. Une tâche d’autant plus complexe que le comité de candidature a également annoncé que 5,2 milliards de dollars destinés aux infrastructures des transports publics seraient aussi pris en charge par l’Etat du Massachusetts.

Pour le reste, pas de surprise. Boston 2024 a retenu les leçons de l’Agenda 2020 et imaginé un dispositif où la part belle sera donnée aux équipements temporaires ou existants. Pas moins 18 des 33 sites de compétition existent déjà ou continueront à fonctionner après les Jeux. Douze sites seront temporaires, dont le stade olympique, prévu pour une capacité assez réduite  de 60.000 places. La piscine olympique sera également temporaire. Les tournois de basket et les compétition de gymnastique auront lieu au TD Garden, l’enceinte Boston Celtics. Le Gillette Stadium, terrain de jeu de l’équipe de football américain des New England Patriots, servira pour le football et le rugby à 7. Le beach volley pourrait être logé au Boston Common, le plus célèbre parc du centre-ville.