— Publié le 8 décembre 2014

A Monaco, deux jours pour rabattre les cartes des Jeux

Institutions Focus

Le cœur du mouvement olympique bat depuis quelques jours à Monaco. La 127ème session du CIO a été officiellement ouverte dimanche 7 décembre en Principauté. Elle a été précédée par une longue réunion de la Commission exécutive. Elle se poursuit, aujourd’hui et demain, par une Assemblée générale censée valider avec sagesse et discipline les 40 recommandations de l’Agenda 2020.

Peu de surprises sont à attendre de ces deux journées de conclave. Thomas Bach a soigneusement préparé son affaire. Les recommandations en question ne sont pas de nature à bouleverser la nature et l’existence d’une institution plus prospère que jamais (elle a conclu en 2014 pour 10 milliards de dollars de contrats de partenariat). Elles répondent à une urgence: redonner aux Jeux une image moins coûteuse et pharaonique. Aux derniers réfractaires au changement, la course pour les JO d’hiver de 2022, désormais réduite à un match entre Almaty et Pékin, a rappelé que l’heure était grave et qu’une spectaculaire opération de communication était à mener sans attendre.

Les deux jours d’Assemblée générale permettront d’en savoir un peu plus sur l’avenir du CIO. Ils donneront également aux futurs candidats aux Jeux de 2024 l’occasion d’affiner leurs plans et, accessoirement, de poser les premières pierres de leur ouvrage. Mais les grandes manœuvres ont déjà débuté au Grimaldi Forum de Monaco. Pour preuve ce résumé des épisodes déjà joués en Principauté:

– La Commission exécutive du CIO n’a pas attendu l’Assemblée générale pour mettre un point final au calendrier de la candidature aux Jeux d’été de 2024. Les villes requérantes devront déposer leur dossier au plus tard le 15 septembre 2015. La première phase devrait durer jusqu’en avril/mai 2016. Les postulants pourront discuter de leur projet avec le CIO lors d’un séminaire à Lausanne du 7 au 9 octobre 2015. Ils auront ensuite jusqu’au 8 janvier 2016 pour confirmer leur candidature. La phase d’évaluation se déroulera en avril/mai 2016. Elle sera suivie de la sélection des villes candidates par la Commission exécutive du CIO. Les dossiers de candidature définitifs devront être remis en janvier 2017, la désignation de la ville hôte étant prévue au cours de l’été 2017.

– L’heure est à l’éclatement des sites, voire des candidatures. Obsédé par la nécessité de réduire les coûts des Jeux, Thomas Bach a expliqué qu’il serait désormais possible, pour une ville-hôte, de délocaliser certaines épreuves dans un pays différent. Une nouveauté qui pourrait intervenir dès les JO d’hiver de 2018 à PyeongChang. Il se raconte déjà que les épreuves de luge et bobsleigh pourrait être disputées en dehors de la Corée du Sud. Une liste d’une douzaine de sites auraient même déjà été dressée par le CIO, avec des pistes possibles en Europe, Asie et Amérique du Nord. Le Japon tiendrait la corde.

– Enfin, le nom de Paris est sur toutes les lèvres à Monaco. Pas seulement du côté des francophones. Un membre du CIO a expliqué à l’AFP, sous couvert d’anonymat: « Nous nous attendons à ce que Paris soit candidate ». Une autre source tout aussi anonyme a suggéré: « Quand M. Hollande a rencontré M. Bach, il lui a laissé entendre que Paris serait candidate ».