Candidatures

Hidalgo pose ses conditions, Masseglia garde le cap

— Publié le 7 novembre 2014

François Hollande jeudi soir, Anne Hidalgo vendredi midi… La question d’une éventuelle candidature de Paris pour les Jeux d’été en 2024 fait beaucoup parler dans le camp socialiste. Avec des mots différents, mais pas forcément contradictoires.

Jeudi soir, le chef de l’Etat a assuré sur TF1 et RTL qu’il était « favorable » à une candidature française, susceptible à ses yeux, en cas de succès, de créer de la « ferveur », de la croissance et des emplois. Vendredi midi, la maire de Paris a convoqué une conférence de presse. Elle tenait à donner son point de vue. Et, plus encore, à préciser ses conditions.

« Je voudrais vous dire que rien ni personne ne me fera changer de calendrier et de méthode en ce qui concerne la candidature de Paris, a expliqué Anne Hidalgo. Les conclusions des groupes de travail du mouvement sportif français (sur l’étude d’opportunité) seront rendues en janvier. Je me tiendrai à ce calendrier et j’invite chacune et chacun à le respecter comme je le fais moi-même. A partir de ces propositions, notamment, nous aurons les idées plus claires, nous pourrons décider en connaissance de cause, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, et je ne suis pas pour des décisions hâtive prises sous le coup de l’émotion. »

Puis la maire de Paris a rappelé l’historique des candidatures parisiennes, battues pour les Jeux de 2008 et 2012. Et suggéré: « Avoir des rêves, c’est bien, les réaliser, c’est encore mieux. Mais je ne suis dans la course aux rêves. Je sais ce qui se passe quand le rêve se fracasse à la dure réalité. »

Au-delà des formules de style, la maire de Paris a surtout précisé les trois conditions indispensables, à ses yeux, pour pousser plus loin le dossier de Paris 2024: transparence et éthique dont la façon dont sont traités (par le CIO) les dossiers des villes, un modèle économique nouveau, un projet olympique à caractère environnemental.

Présent à Bangkok, où se tient jusqu’à samedi 8 novembre l’Assemblée générale de l’Association des comités nationaux olympiques (ACNO), Denis Masseglia nous a précisé son sentiment par rapport à la position de la maire de Paris. « Anne Hidalgo ne ferme pas la porte, elle est ouverte à la discussion, a commenté le président du CNOSF. Sur la question de la transparence, le directeur général du CIO a annoncé que des propositions seraient faites lors de l’Assemblée générale du CIO les 8 et 9 décembre à Monaco. Elles devraient impacter le processus de sélection des villes-hôtes des Jeux. Anne Hidalgo souhaite un nouveau modèle économique. Nous avons toujours dit, au sein du mouvement sportif français, que nous souhaitions une candidature innovante et responsable, pour des Jeux dont le coût serait raisonnable. Le CIO fera aussi des propositions dans ce sens. A Bangkok, il a été indiqué qu’il s’apprête à verser 1,5 milliard de dollars aux organisateurs des Jeux de Rio, une aide qui pourrait atteindre 2 milliards au moment des Jeux de 2024. Quant à la troisième condition posée par Anne Hidalgo, nous sommes évidemment engagés dans une démarche de développement durable, et les différents ateliers qui ont travaillé sur l’étude d’opportunité l’ont intégré dans leurs conclusions. »

Attentif à ne pas entrer dans un va-et-vient de points de vue, le président du CNOSF se dit « confiant » sur les discussions à venir avec Anne Hidalgo. « Les conclusions de l’étude d’opportunité devraient aller parfaitement dans le sens des conditions posées par la maire de Paris, a-t-il expliqué à sa sortie du gala de remise des Trophées de l’ACNO. Mais chaque chose en son temps. »