— Publié le 20 octobre 2014

« Sans la Solidarité olympique, certains CNO n’existeraient pas »

Institutions Focus

L’univers olympique n’a jamais craint l’inflation. Ses recettes flambent, ses revenus explosent. Mais, fait rarissime, la tendance se manifeste également lorsqu’il est question de redistribuer les richesses. Pour l’exercice 2013-2016, le programme de Solidarité olympique du CIO s’élève à 438 millions de dollars. Il atteignait 311 M$ pour l’olympiade précédente, soit une hausse de presque 40%. Olivier Niamkey, le responsable de la section athlètes de la Solidarité olympique, a en expliqué à FrancsJeux le fonctionnement et les perspectives.

FrancsJeux: Comment fonctionne la Solidarité olympique?

Olivier Niamkey: Elle est un département du CIO, chargé de la redistribution de la quote-part des droits de télévision des Jeux destinée aux CNO. Ces fonds transitent par la Solidarité olympique, sous forme de programmes à destination des athlètes, des coachs mais aussi de l’administration et de la promotion des valeurs olympiques. Les membres de la Solidarité olympique sont nommés par le président du CIO. Elle fonctionne comme une commission, mais avec une nuance: elle est la seule à posséder son propre budget. Même si nous nous considérons comme faisant partie à part entière du CIO, nous bénéficions d’une certaine autonomie dans la gestion des programmes.

La Solidarité olympique porte-t-elle bien son nom? Les plus riches y aident-ils les plus pauvres?

Oui. En théorie, les programmes sont ouverts aux 204 comités olympiques nationaux. En pratique, également. Une partie de l’argent de la Solidarité olympique est en effet distribuée de façon automatique selon un calcul qui prend en compte le nombre d’athlètes présents aux Jeux. Pour les Jeux de Londres, chaque CNO recevait 2000 $ par athlète. Un pays comme la France, par exemple, où la délégation comptait environ 330 sélectionnés, a donc touché plus de 650.000 $. Mais les CNO les plus riches ne font pas, ou peu, de demandes d’aides dans le cadre des programmes. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Italie, la France, le Japon, la Corée du Sud, la Chine ou l’Allemagne, par exemple, font rarement appel à la Solidarité olympique.

A qui sert-elle le plus?

Aux athlètes. Pour l’exercice 2013-2016, les programmes mondiaux représentent 165 millions de dollars. Sur cette somme, 73 millions sont affectés aux programmes destinés aux athlètes.

Les moyens de la Solidarité olympiques sont de plus en plus élevés. Peut-on en conclure que les athlètes sont de plus en plus nombreux à en bénéficier?

Oui. Nous recevons de plus en plus de demandes de la part des CNO. Aujourd’hui, les comités olympiques nationaux sont mieux informés que dans le passé des possibilités d’aides proposées par la Solidarité olympique. Certains se sont même structurés pour mieux en bénéficier, en créant notamment au département de la Solidarité olympique.

Le mouvement olympique serait-il le même sans la Solidarité?

Non. Sans cet argent, certains CNO ne pourraient tout simplement pas exister. Et ils seraient nombreux à ne pas pouvoir effectuer leur mission de faire vivre l’idée olympique. Le public l’ignore sans doute, mais plus d’une centaine de pays sont présents aux Jeux avec une toute petite délégation. Et une partie d’entre eux n’ont pas de ressources autre que la Solidarité olympique.

La solidarité olympique concerne-t-elle également les Jeux de la Jeunesse?

Oui. Nous avons effectué un important travail sur la jeunesse, avant les JOJ de Nankin, pour inciter les CNO à constituer une équipe de jeunes athlètes de haut niveau et à les envoyer disputer la compétition. Sans ces programmes, la participation aurait été beaucoup moins importante.