— Publié le 20 août 2014

La FIBA se met en quatre pour imposer le 3×3

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Mardi 19 août, Nankin. Au 4ème jour des Jeux olympiques de la Jeunesse, le site de compétition de Wutaishan propose un saisissant contraste. Dans la salle de tennis de table, le public chinois fait la claque à chaque point marqué par sa joueuse, Liu Gaoyang, en demi-finale du tournoi féminin. La Chine telle qu’on l’imagine, volontiers nationaliste et mordue de tennis de table. Plus bas, le complexe de basket-ball 3×3 a des allures de campus. Ambiance relax, musique, détente. Au premier rang des spectateurs, le Français Yvan Mainini, président de la FIBA. A sa droite, Jean-Pierre Siutat, le président de la Fédération française de basket-ball. Deux rangs plus haut, le Suisse Patrick Baumann, secrétaire général de la FIBA et membre du CIO.

A Nankin, le basket 3×3 a déployé le décor de son deuxième tournoi des Jeux de la Jeunesse. Il y a fait ses débuts à Singapour, en 2010. Une première réussie, de l’avis général. Cette fois, la FIBA et les organisateurs chinois ont pimenté la sauce avec un concours de dunk pour les garçons et une épreuve de shoot en 1 contre 1 pour les filles. Alléchant. Et, avouons-le, assez conforme à l’idée d’un événement présenté par le CIO comme une fête de la jeunesse et un laboratoire à idées.

La présence d’Ivan Mainini et Patrick Baumann en bonne place dans la tribune ne trompe pas: la FIBA voit plus loin, pour le 3×3, que le seul terrain des JOJ. Elle avait tenté, en vain, de pousser la discipline dans le programme des Jeux de Rio en 2016. Le CIO l’a poliment refusée. Mais la Fédération internationale ne renonce pas.

Version « light » du basket dit traditionnel, le 3×3 s’est déjà doté d’un solide calendrier. En tête d’affiche, un championnat du monde, organisé tous les deux ans. L’édition 2014 s’est déroulée en juin à Moscou. En prime, un World Tour de cinq étapes, tous les ans, avec des stops à Lausanne, Tokyo, Rio, Prague ou Istanbul. Patrick Baumann explique: « Dans l’esprit de la FIBA, le 3×3 doit sortir des salles couvertes habituelles et aller à la rencontre du grand public, dans les villes, sans craindre de se poser dans des lieux insolites. A Manille, aux Philippines, nous avons récemment organisé un tournoi dans un centre commercial. Les gens suivaient les parties depuis les étages supérieurs. »

La formule a le mérite de la simplicité. Un terrain au format réduit, un seul panier, des équipes de 4 joueurs, dont un seul remplaçant, une seule période de 10 minutes. « La technique et l’adresse y sont plus décisives que la puissance physique, explique Patrick Baumann. Du coup, tous les gabarits peuvent s’y exprimer. Mais il faut une excellente résistance cardiaque car les rencontres sont très intenses. »

Juan Rosales, un joueur du Guatemala, explique: « En 5 contre 5, chaque joueur hérite d’un rôle bien précis et il doit s’y tenir. Là, il faut savoir tout faire. C’est plus amusant. Et le score peut très vite changer. »

A l’heure où le CIO a ouvert la boîte à idées, dans le cadre de l’Agenda 2020, la FIBA se dit que le moment est sans doute propice à mettre un pied dans la porte. Yvan Mainini n’a jamais caché vouloir tout tenter pour imposer le 3×3 aux Jeux d’été. Pas gagné d’avance, mais le jeu en vaut sûrement la chandelle.