— Publié le 15 juillet 2014

Le Brésil vise l’or en contre-la-montre

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Le Mondial de football est terminé. Place aux Jeux de Rio 2016. Un problème est réglé, un autre se pointe, pourrait-on résumer sans mauvaise ironie. Dilma Rousseff, la présidente brésilienne, l’a juré avant même de voir le capitaine allemand, Philipp Lahm, soulever la Coupe dans la tribune d’honneur du Maracana: « Dès lundi 14 juillet, les Jeux sont notre priorité. »

Pas simple. Mais une chose est sûre: le Mondial de football n’a été marqué par aucun dérapage dans l’organisation. Il a même repositionné le pays sur les bons rails à deux ans des Jeux de Rio. Le Brésil attendait 600.000 touristes étrangers pendant le tournoi, le double de l’Afrique du Sud en 2010. Selon le ministère du Tourisme, il en aurait reçu un million, venus de 202 pays différents. Selon un sondage, 95% de ces visiteurs assurent avoir l’intention de revenir au Brésil.

Au total, 16,7 millions de personnes ont été transportées en avion dans tout le pays pendant la compétition. En une seule journée, 572.000 voyageurs ont emprunté l’avion, un record pour le Brésil. Aucun incident n’a été relevé. « Et il n’y a eu aucune faille dans le réseau d’énergie ni dans la transmission de données de communications », ont pointé les autorités du pays.

Il n’empêche, les Brésiliens vont devoir courir ventre à terre ces deux prochaines années pour rattraper leur retard dans la préparation des Jeux.

En tête des priorités: le parc olympique de Deodoro, au nord de Rio de Janeiro, le deuxième des quatre pôles olympique par sa taille et le nombre des disciplines. Son chantier devait débuter en 2013, il a seulement été inauguré le 3 juillet. Trois installations existantes doivent y être rénovées : le Centre national de tir, le Centre national équestre et le Centre aquatique pour les épreuves de pentathlon moderne. Quatre infrastructures, permanentes ou temporaires, doivent également être édifiées. Selon les dernières estimations, la livraison du parc ne se fera pas avant le premier semestre 2016.

Ailleurs, l’herbe n’est pas beaucoup plus verte. La construction du vélodrome vient seulement de débuter. Le parcours de golf, où la pose du gazon a récemment commencé, ressemble pour l’instant à un terrain vague ponctué d’étangs. Le stade olympique João Havelange, destiné à l’athlétisme, est fermé et en travaux depuis plus d’un an en raison de problèmes de résistance au vent de sa toiture. A Guanabara, la baie où doivent se dérouler les régates de voile, les détritus s’entassent et l’eau est d’une effrayante saleté, alors que les test-events, les premiers des Jeux de Rio, sont programmés le mois prochain.

A un kilomètre du parc olympique de Barra, les 31 immeubles du village des athlètes sont construits à 40%. Plus de 5000 ouvriers s’affairent chaque jour sur le chantier.

Reste une inconnue: le climat social. Les mouvements de protestation ont marqué une pause pendant le Mondial. S’ils venaient à reprendre au cours des prochains mois, le pire serait à craindre pour Rio et le Brésil.