— Publié le 27 juin 2014

Pour le CIO, Tokyo a tous les droits

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La première visite de la commission de coordination du CIO pour les Jeux de Tokyo en 2020 a pris fin, ce vendredi 27 juin, au terme d’un séjour de trois journées dans la capitale japonaise. Elle s’annonçait délicate après l’annonce par le comité d’organisation d’une volonté de réduire les coûts des Jeux, au risque de s’éloigner du projet initial. Elle s’est déroulée sans le moindre accroc. Le CIO s’est même déclaré « heureux » de cette visite et de ses conclusions. Preuve que les règles sont en train de changer radicalement dans l’univers olympique.

Dirigée par l’Australien John Coates, vice-président du CIO, la commission de coordination des Jeux de Tokyo 2020 a religieusement écouté les organisateurs japonais expliquer, chiffres et cartes à l’appui, qu’il leur faudrait revoir leurs idées à la baisse. Ils ont raconté que la hausse des coûts du travail et de la construction ne leur permettrait pas de tenir leur budget. En conséquence, les Japonais ont annoncé qu’ils souhaitaient diminuer le nombre de nouveaux sites de compétition. Leur dossier de candidature, préféré par le CIO à ceux de Madrid et Istanbul, en prévoyait 10. Un nombre qui ne devrait pas être atteint.

Le site de canoë-kayak course en ligne, par exemple, a du plomb dans l’aile. Selon les estimations, son coût final pourrait s’avérer jusqu’à quinze fois supérieur au budget annoncé au moment de la candidature. Le basket-ball et le badminton pourraient également partager une même salle et se retrouver logés dans une enceinte déjà existante, la Saitama Super Arena, distante de 25 km du centre de Tokyo.

Les changements suggérés au CIO par Tokyo 2020 n’auront pas seulement un effet sur les coûts. Ils bouleverseront l’ensemble du plan olympique imaginé par les Japonais. Dans son dossier de candidature, la capitale asiatique avait insisté sur le caractère résolument compact de son dispositif, 28 des 33 sites de compétition étant situés à un maximum de 8 km du village des athlètes. La nouvelle donne fera voler en éclats cette configuration, en déployant certains sports nettement plus loin du centre de la ville.

Gênant? Pour le CIO, pas vraiment. John Coates l’a expliqué et répété lors de la conférence de presse de conclusion de la visite de la commission de coordination: « Nous voulons voir plus de sites de compétition déjà existants, nous voulons voir plus de tribunes temporaires. Il peut s’avérer préférable, avec un meilleur programme, de faire cohabiter deux sports dans une même enceinte, là où il était prévu d’en loger un seul. »

Le message est clair. A Tokyo pour 2020, comme sans doute ailleurs dans un avenir plus lointain, le CIO ne s’opposera pas à une version plus modeste des Jeux olympiques. John Coates l’a expliqué, les sites olympiques doivent être « durables ». Pas question, donc, de pousser les organisateurs à des folies dépensières et à des travaux pharaoniques. Le CIO veut réduire la voilure. Et tant pis si cette nouvelle tendance pousse à allonger les distances et à faire du neuf avec du vieux. A méditer pour les futurs candidats.