— Publié le 4 juin 2014

« Défendre le cyclisme aux Jeux. Et augmenter sa présence »

Institutions Focus

Brian Cookson, le nouveau président de l’Union Cycliste Internationale (UCI), n’est pas resté les bras croisés depuis son élection, en septembre dernier. Lutte antidopage, réforme du calendrier, programme olympique… Le dirigeant britannique a multiplié les initiatives. Il en a expliqué à FrancsJeux les enjeux et les priorités.

FrancsJeux: Vous avez suggéré au printemps dernier que certaines des disciplines du cyclisme sur piste pourraient passer à l’avenir des Jeux d’été à ceux d’hiver. Cette proposition est-elle toujours d’actualité?

Brian Cookson: Comme vous le savez, Thomas Bach, le président du CIO, a débuté un processus de réforme des Jeux et de leur programme, l’agenda 2020. Nous y contribuons, à l’UCI, par toute une série de propositions. A ce stade, ce ne sont que des idées, des suggestions à discuter. L’idée de déplacer certaines disciplines de la piste vers les Jeux d’hiver a fait beaucoup de vagues, mais elle n’est pas abandonnée. Elle constitue seulement une petite partie de l’ensemble de nos propositions. Nous devons maintenant nous asseoir autour d’une table et discuter de ces différentes suggestions.

Quels changements aimeriez-vous voir aboutir quant à la présence du cyclisme aux Jeux olympiques?

Notre première préoccupation, avant de parler de changements, est de défendre et maintenir la position du cyclisme aux Jeux. Nos disciplines ont connu un immense succès aux Jeux de Londres. A nous de les défendre et, en même temps, de nous battre pour faire revenir dans le programme des épreuves qui en ont été retirées. Je pense notamment, sur la piste, à la poursuite individuelle et à la course aux points. Mais nous aimerions également voir le cyclisme augmenter encore sa présence aux Jeux. L’épreuve de descente en VTT, par exemple, rencontre un immense succès et se révèle très spectaculaire. Nous militons également pour l’entrée du cyclo-cross aux Jeux d’hiver. A l’image du cross-country en athlétisme, il pourrait y trouver sa place et contribuer à renforcer encore l’intérêt du public pour les JO d’hiver.

Concernant les prochains Jeux d’été, quelle est la situation à Rio de Janeiro des futurs sites de cyclisme?

Elle nous préoccupe, comme toutes les autres fédérations internationales. Les travaux sont en retard. Mais nous travaillons beaucoup actuellement avec nos amis sur place pour les aider à rattraper ces retards. Une coopération très constructive a été mise en place avec le comité d’organisation. A ce jour, je suis très confiant sur la capacité du Brésil à finalement proposer de très beaux Jeux.

Que pensez-vous des tentatives de féminisation du cyclisme mondial, dont l’organisation d’une nouvelle épreuve, en juillet prochain, en marge de la dernière étape du Tour de France?

Je les encourage, évidemment. La féminisation du cyclisme occupait une partie importante de mon programme de campagne pour la présidence de l’UCI. Nous tenons nos promesses. Nous avons, par exemple, renforcé la couverture télévisée de la Coupe du Monde féminine. Et nous travaillons de manière très constructive avec A.S.O. pour imaginer et créer de nouvelles épreuves. Le changement ne se fera pas en une journée. Mais nous avançons dans la bonne direction.

Quelle est actuellement votre priorité de président de l’UCI?

Restaurer la réputation du cyclisme, mise à mal par les nombreuses affaires des dernières années. C’est ma priorité, car nous avons perdu trop de fans, de médias et d’équipes. Nous devons retrouver notre place. Une volonté qui passe par la mise en place d’une politique de lutte contre le dopage crédible. Nous travaillons main dans la main avec l’AMA. Et nous avons mis en place une commission indépendante pour organiser la lutte. Il n’y aura donc plus le moindre conflit d’intérêt et pas d’intervention du président de l’UCI.

La France s’est portée candidate à l’organisation des championnats du monde sur piste en 2015. Comment évaluez-vous ses chances?

Ce n’est pas à moi de répondre. Mais la décision sera prise la semaine prochaine lors du comité directeur de l’UCI. La France a toutes ses chances, mais nous avons eu connaissance de deux autres potentiels dossiers de candidature.