Candidatures

Le « oui, mais » du foot américain à la FIFA

— Publié le 22 mai 2014

Curieux hasard du calendrier. Mercredi 21 mai, la FIFA a célébré depuis son siège de Zurich, en Suisse, son 110ème anniversaire. Au même moment, le président de la Fédération américaine de football, Sunil Gulati, lançait depuis New York un appel sans nuance à une vraie réforme du processus de désignation du pays-hôte de la Coupe du Monde.

A Zurich, Sepp Blatter s’est penché sur le passé avec des airs empreints de respect. Le président de la FIFA a adressé un courrier très solennel au 209 fédérations membres pour leur rappeler que, 110 ans plus tôt, un groupe de dirigeants représentant la France, la Belgique, l’Espagne, le Danemark, la Suède, la Suisse et les Pays-Bas s’est réuni au n°229 de la rue Saint-Honoré, à Paris, pour jeter les bases de l’organisation du football mondial et donner naissance à la FIFA.

A New York, Sunil Gulati a profité du Sport Business Summit, une conférence réunissant présidents de fédérations et chef d’entreprise, pour oser un « oui, mais » à une candidature des Etats-Unis à la Coupe du Monde en 2026. « Oui, nous serons peut-être candidat » à l’organisation du Mondial en 2026, a-t-il déclaré. Mais nous ne serons pas candidats si les règles ne changent pas. »

Voilà qui est dit. Les Américains ont été échaudés par la dernière désignation des pays hôtes du Mondial, où la FIFA a opté en une seule fois pour l’organisateur de l’édition 2018, la Russie, et l’édition 2022, la Qatar. Echaudés par le résultat autant que par la manière. Ils veulent le Mondial et ne s’en cachent pas. Mais à certaines conditions.

« Le règlement pour faire acte candidature doit changer, je l’avais déjà dit avant de faire partie du comité exécutif et je le crois encore, a lâché le président de la Fédération américaine, un économiste d’origine indienne, élu en mars dernier pour un troisième mandat à la tête du soccer aux Etats-Unis. Le rapport technique doit avoir plus de valeur. A mes yeux, il faut que les votes soient rendus public. Il n’y a aucune raison, et le CIO a changé cela, que tous les présidents de fédération visitent le pays pour voir s’il y a un aéroport… Ce n’est pas normal qu’il y ait l’usage de faire des cadeaux. Il doit y avoir des limites. »

Les Américains ont organisé, avec succès, la Coupe du Monde en 1994. Ils étaient candidats à l’édition 2018, avant de se retirer. Ils ont également fait acte de candidature pour le Mondial 2022, finalement attribué au Qatar. « Une erreur », a récemment admis Sepp Blatter, pointant du doigt des « pressions politiques » qui auraient été, selon lui, exercées par la France et l’Allemagne.

Le Maroc, le Mexique et le Canada ont déjà manifesté, plus ou moins formellement, leur intention de postuler à l’organisation du Mondial en 2026. Les Etats-Unis pourraient donc, sous conditions, rejoindre ce premier trio. Une candidature qui viendrait se rajouter celle, très probable, d’une ville américaine (Los Angeles ? San Francisco?) pour les Jeux d’été en 2024.