— Publié le 29 mars 2014

Skieur ou dirigeant, Killy sait soigner son départ

Institutions Focus

Il l’avait annoncé. Il a tenu parole. Jean-Claude Killy a tiré un trait sur cinquante ans d’olympisme, vendredi 28 mars, en démissionnant de son poste de membre du CIO. Une sortie prévisible mais réussie. Le Français part en pleine gloire, un mois après les Jeux de Sotchi, dont il présida la commission de coordination.

Le triple médaillé d’or olympique en ski alpin aux Jeux de Grenoble, en 1968, aurait pu prolonger son bail avec le CIO. Il avait encore dix ans devant lui avant d’être atteint par la limite d’âge. Mais, comme il l’avait fait au temps de sa carrière de skieur, il a préféré précéder l’appel. « J’ai 70 ans, il faut que je bouge », a-t-il expliqué dans un entretien à paraître ce samedi dans L’Equipe Magazine.

Entré au CIO en 1995, il en part au lendemain des Jeux de Sotchi où son « amitié » avec Vladimir Poutine a provoqué certaines polémiques. « Mon image en a pris un coup? Ce n’est pas grand-chose, plaide-t-il. J’ai passé sept ans à travailler en direct avec le chef d’un Etat de 145 millions d’habitants. Je dois être l’un de ceux qui le connaissent le mieux. J’ai la conviction que Poutine est un homme bien. »

Pour expliquer son départ, Jean-Claude Killy évoque son âge. Il explique avoir avoir atteint une sorte de sommet. « J’arrête parce que, avec les Jeux d’hiver de Sotchi, quand on a fait comme moi la campagne de Russie pendant sept ans, il est difficile de trouver, à mon âge, quelque chose d’autre d’aussi riche, d’aussi excitant. J’arrête parce que mon olympisme a commencé aux Jeux d’Innsbruck en 1964, il y a cinquante ans, où j’étais skieur. Un demi-siècle juste, dont presque vingt ans passés au CIO ».

Le président du CIO, l’Allemand Thomas Bach, a adressé ses remerciements à cette « légende du sport » qui a été « un formidable ambassadeur des idéaux olympiques ». Installé en Suisse, Jean-Claude Killy pourrait bien rester désormais très à l’écart des affaires olympiques. « Il n’aime que l’excellence », suggère Denis Masseglia, le président du CNOSF. Il n’est pas certain, donc, qu’il participe de près à une possible candidature française aux Jeux d’été.

Sans lui, la France ne compte plus que deux membres au CIO, Guy Drut et Tony Estanguet. Il ne sera pas remplacé par un autre Français, les règles limitant désormais la représentation de chaque pays à un seul membre.