— Publié le 14 octobre 2013

La vraie menace sur les Jeux de Sotchi: le temps

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La FIFA n’est pas la seule institution mondiale du sport à s’emmêler les pinceaux dans les questions de saisons et de climat. Le CIO pourrait lui aussi y perdre son latin. Et regretter d’avoir accordé à la ville de Sotchi, une station balnéaire de la Mer Noire, les Jeux d’hiver de 2014. Selon les dernières prévisions des services de météorologie, la période Olympique (7 au 23 février 2014) ne devrait pas vraiment ressembler à un hiver, au moins au sens où l’entendent les athlètes des Jeux.

En février dernier, la température moyenne à Sotchi a atteint le chiffre très clément de 18,5°. Une douceur qui a même conduit les organisateurs russes à annuler plusieurs tests pré-Olympiques. Sur les dernières décennies, la moyenne à cette période de l’année se situe à 9°. Mais le mercure y est déjà monté à… 24° ! Pour février 2014, les prévisions sont assez pessimistes. Le temps pourrait y être encore plus doux qu’en février 2013. Une menace de pluie est même brandie par les météorologues sur les sites de compétition de ski alpin et nordique.

David Phillips, un climatologue canadien, a étudié le cas de Sotchi. Il affirme: « Cette ville possède un climat subtropical. C’est le dernier endroit où j’aurais eu l’idée d »organiser des Jeux d’hiver. Mais je fais confiance aux Russes. Ils vont ensemencer des nuages et faire tout ce qu’ils pourront pour obtenir un paradis hivernal« .

Les grandes manœuvres russes ont commencé dès l’hiver. En prévisions de températures clémentes, les organisateurs des Jeux de 2014 ont stocké des millions de tonnes de neige artificielles. En décembre dernier, plus de 4600 m3 de neige ont été déposées sur le site de saut à ski à l’occasion de la Coupe du Monde. Une solution imposée par les températures : il faisait 10° autour du tremplin. La compétition a pu avoir lieu. Mais les chutes ont été nombreuses à la réception des sauts, à l’entraînement comme en compétition, provoquées pour l’essentiel par un tapis neigeux artificiel beaucoup trop mou.

Le CIO devra-t-il se pencher d’un peu plus près, à l’avenir, sur les conditions climatiques des villes candidates aux Jeux d’hiver, au point d’en faire l’un des critères déterminants ? La question mérite d’être posée.