— Publié le 20 août 2013

Vous manquez de spectateurs ? Achetez-les !

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Sergueï Bubka n’est pas encore président du CIO. Mais, s’il est élu, l’ancien perchiste pourra expliquer à ses pairs comment remplir un stade. A Moscou, où les observateurs étrangers ont relevé la faible affluence du stade Loujniki pendant les Mondiaux d’athlétisme, une colonie bruyante et colorée de 2000 supporteurs ukrainiens a assuré le spectacle dans les tribunes.  » Je les ai amenés moi même « , avait lâché Sergueï Bubka en début de compétition, sur le ton de la plaisanterie. En réalité, il disait presque vrai.

Lamine Diack, le président de l’IAAF, l’a expliqué lui-même dimanche 18 août, pendant la conférence de presse finale des championnats du monde 2013. « Le mois dernier, j’ai voyagé avec Sergueï et l’un de ses amis dans l’avion de ce dernier, pour me rendre à Kazan pour les Universiades. Nous évoquions les Mondiaux de Moscou et la difficulté des organisateurs russes de remplir le stade. Notre hôte s’est mêlé à la conversation. Il nous a demandé combien nous aurions besoin de spectateurs. Sergueï a répondu 2000. Il a alors rétorqué : « Je vous les amène ».

L’homme en question n’est pas un inconnu. Son nom : Oleksandr Gerega. L’une des plus grosses fortunes d’Ukraine. Président de la Fédération ukrainienne d’haltérophilie, mais surtout patron de l’une des plus importantes entreprises de BTP du pays, connu pour faire pousser immeubles et supermarchés partout où le terrain le permet. Sergueï Bubka le décrit comme l’un de ses proches. « Un fan de sport, résume l’ex perchiste. Sa famille et lui-même ont fait beaucoup pour le sport en Ukraine. »

Pour les Mondiaux de Moscou, Oleksandr Gerega a pioché dans les vieilles recettes. Il a sélectionné 2000 de ses employés, les plus « méritants ». Puis déroulé son carnet de chèques pour payer lui-même leur voyage, leur séjour dans la capitale russe et les billets d’entrée au stade. En prime, il les a habillés aux couleurs de l’Ukraine, en jaune et bleu.

Lamine Diack, le président de l’IAAF, a trouvé le geste très « généreux ». Sergueï Bubka, lui, a évoqué l’anecdote sans cacher sa fierté d’avoir, à sa façon, contribué au succès des championnats du monde. Dans moins d’un mois, à Buenos Aires, le Sénégalais pourrait l’en remercier à sa façon, lors de l’Assemblée générale élective du CIO. En votant pour lui, par exemple.