— Publié le 9 août 2013

Craig Reedie, un Ecossais pour présider l’AMA

Institutions Focus

L’Américain Edwin Moses et le Français Patrick Schamasch peuvent ranger leurs dossiers et desserrer leur cravate : le CIO leur a préféré un Britannique, Craig Reedie, pour présider l’Agence mondiale antidopage. L’écossais, âgé de 72 ans, a été choisi vendredi à Moscou par la commission exécutive de l’institution olympique. Tout sauf une surprise, Craig Reedie ayant été désigné depuis longtemps comme le favori pour la fonction.

Sa désignation doit maintenant être validée par l’AMA, en novembre prochain, lors de la Conférence mondiale sur le dopage de Johannesburg, en Afrique du Sud. Une formalité, rien de plus. Craig Reedie l’a lui-même suggéré, non sans humour, après avoir entendu son nom : « La première étape est passée, il faut maintenant que je sois soit confirmée lors du congrès de l’AMA en novembre. Si on se fie à ce qu’il s’est passé les précédentes fois, je crois qu’ils vont dire oui. »

S’il est élu, l’Ecossais deviendra le troisième président de l’AMA, après le Canadien Dick Pound et l’Australien John Fahey, en poste depuis 2008. Ancien joueur de badminton, Craig Reedie prendra officiellement ses fonctions en janvier 2014. Avec, sur son bureau, une pile de dossiers assez épaisse pour décourager les plus accrocheurs. Lui-même ne s’en cache pas : « Nous sommes dans une période économique difficile et on ne peut pas se tourner pour demander plus d’argent vers les gouvernements qui sont en train de prendre des mesures d’austérité. Cela serait mieux d’avoir des fonds plus conséquents, mais il faut être réaliste. »

Mais l’Ecossais ne manque pas d’idées. La première semble frappée au coin du bon sens ; associer les gouvernements et les fédérations internationales. « Ce n’est pas difficile à faire, plaide-t-il. Un exemple de ce qu’on peut faire a été fourni l’an dernier avant les Jeux de Londres où le CIO, l’agence britannique contre le dopage et l’AMA ont uni leurs forces pour faire des contrôles avant les Jeux. En conséquence, plusieurs athlètes n’ont pas participé aux Jeux, mais c’est vrai que c’est plus facile à faire pour le CIO qui organise un événement à date fixe tous les quatre ans que pour les fédérations internationales pour qui cela coûte beaucoup d’argent chaque jour et prend beaucoup de temps. »

Vice-président du CIO depuis le printemps dernier, président de la commission d’évaluation des Jeux de 2020, Sir Craig Reedie n’était peut-être pas le plus légitime pour diriger l’AMA. Edwin Moses, l’ancienne gloire du 400 m haies, possédait un passé plus solide sur la question du dopage, ayant été l’un des initiateurs des contrôles hors compétition. Patrick Schamasch, le Français, avait mis en avant son passé de directeur médical et scientifique du CIO. Mais l’Ecossais pouvait compter sur les meilleurs soutiens au sein de l’institution olympique. Son réseau a fait la différence.