— Publié le 10 juillet 2013

Bataille de candidats sur fond de Tour de France

Institutions Focus

Il n’y a pas que les cyclistes qui s’affrontent pendant le Tour de France. Pat McQuaid, le président de l’Union Cycliste Internationale (UCI), profite lui aussi de la 100ème édition de la Grande Boucle pour briguer une autre forme de Maillot jaune : un troisième mandat à la tête du cyclisme mondial. L’Irlandais est en campagne. Et il le fait savoir, en distribuant à tout-va son manifeste, intitulé « Un avenir prometteur pour un sport qui a changé ».

Le président sortant, en poste depuis 2005, s’y pose un acteur majeur de la lutte antidopage. « Le cyclisme a changé depuis ma première élection comme président de l’UCI, écrit-il. Il est désormais possible de gagner tout en étant propre. L’UCI investit plus de 7,5 millions de dollars par an, environ 5,6 millions d’euros, pour garder notre sport intègre et poursuivre les coureurs qui refusent d’embrasser la nouvelle culture d’un cyclisme propre. »

En face, l’Anglais Brian Cookson, président de la Fédération britannique, se pose en challenger. Et il ne ménage pas ses critiques. « Pat McQuaid a été président de l’UCI pour deux mandats,  dit-il, alors que son manifeste décrit un projet futur. Je pense que beaucoup de gens vont le juger sur les huit dernières années. Sous sa présidence, beaucoup trop d’énergie et de ressources ont été consacrées à des querelles destructrices et des conflits. L’UCI doit prendre les mesures nécessaires pour rétablir l’image du cyclisme et sa propre crédibilité auprès du public. »

La réponse du berger à la bergère, après que le même Pat McQuaid a ainsi commenté le programme de Brian Cookson pour la présidence : « Son manifeste est mal dégrossi, il présente des défauts fondamentaux et est irréalisable financièrement. Dire aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre est facile. Il faut qu’il explique comment il compte s’y prendre. »

La bataille pour la présidence de l’UCI ne fait que commencer. Mais entre McQuaid l’Irlandais et Cookson l’Anglais, elle s’annonce furieuse. En anglais dans le texte. A croire que, comme au classement général du Tour, le pouvoir appartient désormais aux Anglo-Saxons.